« NEVERS, cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte et baptistère » : différence entre les versions

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{{Sources historiques
{{Sources historiques
|sources_archives=Archives nationales : série F 19/4566 et 4576, 19/6220, 19/7779 à 7784 et 19/1439 à 1480.  
|sources_archives=Archives nationales : F 19/4566 et 4576, 19/6220, 19/7779-7784 et 19/1439-1480.  
Archives départementales : séries non triées : T (4 liasses), O et Q ; série G : 1.G.14/2.G.264, 276 et 277.
Archives départementales de la Nièvre : T (4 liasses), O et Q ; 1 G 14 ; 2 G 264, 276 et 277.
|bibliographie=s.n., 1905, « Chroniques et mélanges pour l’année 1904 », ''Bulletin de la Société Nivernaise'', 3e série, X, 20, p. 537.
|bibliographie=1905, « Chroniques et mélanges pour l’année 1904 », ''Bulletin de la Société Nivernaise'', 3e série, X, 20, p. 537.


Louis R., 1950-1951, "La deuxième campagne de fouilles au baptistère de Nevers", ''Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France'', p. 46-59.
Louis R., 1950-1951, « La deuxième campagne de fouilles au baptistère de Nevers », ''Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France'', p. 46-59.


Louis R., 1950, "Le baptistère de la cathédrale de Nevers du VIe au XIIe siècle (fouilles de 1947 et de 1949-1950)", ''Bulletin monumental'', p. 153-180.
Louis R., 1950, « Le baptistère de la cathédrale de Nevers du VIe au XIIe siècle (fouilles de 1947 et de 1949-1950) », ''Bulletin monumental'', p. 153-180.
   
   
Moufflet Abbé, 1951, "Le baptistère mérovingien, puis carolingien de la cathédrale de  Nevers (Nièvre), Note complémentaire sur les fouilles de 1950-1951", ''Revue Archéologique de l’Est et du Centre-est'' 2, p. 122-125.
Moufflet Abbé, 1951, « Le baptistère mérovingien, puis carolingien de la cathédrale de  Nevers (Nièvre). Note complémentaire sur les fouilles de 1950-1951 », ''Revue archéologique de l’Est et du Centre-est'', 2, p. 122-125.


Vieillard-Troiekouroff M., 1965, ''L’architecture en France au temps de Charlemagne, le Baptistère de Nevers'', Düsseldorf, p. 359.
Vieillard-Troiekouroff M., 1965, ''L’architecture en France au temps de Charlemagne. Le Baptistère de Nevers'', Düsseldorf, p. 359.


Palet J.-A., ****, "Cathédrale de Nevers, Fouilles du 22 novembre 1963 au 8 novembre 1966, Archives Palet", ''Bulletin de la Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts'', p. ****.
Palet J.-A., « Cathédrale de Nevers. Fouilles du 22 novembre 1963 au 8 novembre 1966. Archives Palet", ''Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts''.


Stern H. et Blanchard-Lémée M., 1975, ''Nevers (Nièvre), Recueil général des mosaïques de la Gaule'', Paris, n° 23,  p. 142-144.
Stern H. et Blanchard-Lémée M., 1975, ''Nevers (Nièvre). Recueil général des mosaïques de la Gaule'', Paris, p. 142-144 (n° 23).


Sapin C., 1991, « Nevers », ''BSR Bourgogne'' 12, p. ****.
Sapin C., 1991, « Nevers », ''BSR Bourgogne'', 12.


Bonnet C., Oudet B., Picard J.-C., Sapin C. (dir.), 1995, ''La cathédrale de Nevers : du baptistère paléochrétien au chevet roman'', Paris.
Bonnet C., Oudet B., Picard J.-C. et Sapin C. (dir.), 1995, ''La cathédrale de Nevers : du baptistère paléochrétien au chevet roman'', Paris.


Sapin C., 1995, « Le baptistère de Nevers, témoin d'un groupe épiscopal », ''Bulletin de la Société Nivernais des Lettres, Sciences et Arts'' 44, p. 17-33.
Sapin C., 1995, « Le baptistère de Nevers, témoin d'un groupe épiscopal », ''Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts'', 44, p. 17-33.
 
Sapin C., 1996, « L’implantation religieuse et son développement à Nevers. 2. Le baptistère », in ''30 ans d'archéologie dans la Nièvre'', catalogue d'exposition, Nevers, p. 138-139.
|references_documentation=Pour les dessins :
Service cantonal d’archéologie de Genève, CNRS et association Burgondie (Dijon).


Sapin C., 1996, « L’implantation religieuse et son développement à Nevers, 2- le baptistère », ''30 ans d'archéologie dans la Nièvre'', catalogue d'exposition - avril-novembre 1996, Conservation départementale des musées de la Nièvre, Nevers, p. 138-139.
|references_documentation=Pour les dessins : Service cantonal d’archéologie de Genève, CNRS et l’association Burgondie de Dijon.
Pour les photographies anciennes :  
Pour les photographies anciennes :  
Archives de la Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts : Archives J.-A. Palet et carnets de fouilles de Moufflet.
Archives de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts : archives J.-A. Palet et carnets de fouilles de Moufflet.
Archives de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine de Paris : Dossier de travaux n°1 807/929, plans et photographies.
Archives de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (Paris) : dossier de travaux n° 1 807/929, plans et photographies.
|conservation=Crypte archéologique
|conservation=Crypte archéologique
|titulature_actuelle=Saint-Cyr-Sainte-Julitte
|titulature_actuelle=Saint-Cyr-Sainte-Julitte
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{{Contexte
{{Contexte
|description=La cathédrale de Nevers domine la Loire, la partie gothique recouvre entre autre le baptistère accessible par un escalier intérieur dans une chapelle du bas-côté nord (accès limité pour les visites).
|description=La cathédrale de Nevers domine la Loire. La partie gothique recouvre entre autre le baptistère accessible par un escalier intérieur dans une chapelle du bas-côté nord (accès limité pour les visites).
|structures_anterieures=Deux constructions ont été observées datant du Bas-Empire. La première à l’ouest se situe au pied de la cuve du baptistère avec conservés des fragments de sols en terrazzo, établis sur un radier de pierres moyennes et des petits cubes de blocs de calcaire concassés liés à la fondation à l’aide d’un mortier friable. Le second bâtiment a été découvert sous l’abside méridionale. Seul un angle a été conservé composé de dalles de calcaire irrégulières et de fragments de pierres plus petits comprenant des morceaux de ''tegulae''. Du mobilier composé de céramique a été trouvé dans les couches de préparation du baptistère avec une monnaie du troisième quart du IVe siècle. Les fondations du premier baptistère ont été bâties sur l’arasement de ce premier bâtiment en milieu urbain, ''intra muros''.
|structures_anterieures=Deux constructions datant du Bas-Empire ont été observées. La première, à l’ouest, se situe au pied de la cuve du baptistère, où sont conservés des fragments de sols en terrazzo, établis sur un radier de pierres moyennes et des petits cubes de blocs de calcaire concassés liés à la fondation à l’aide d’un mortier friable. Le second bâtiment a été découvert sous l’abside méridionale. Seul un angle a été conservé composé de dalles de calcaire irrégulières et de fragments de pierres plus petits comprenant des morceaux de ''tegulae''. Du mobilier, composé de céramique, a été trouvé dans les couches de préparation du baptistère avec une monnaie du troisième quart du IVe siècle. Les fondations du premier baptistère ont été bâties sur l’arasement de ce premier bâtiment, en milieu urbain, ''intra muros''.
|habitat_contemporain=La construction de la cathédrale gothique et ses fondations ont malheureusement détruit une partie des maçonneries anciennes.
|habitat_contemporain=La construction de la cathédrale gothique et ses fondations ont malheureusement détruit une partie des maçonneries anciennes.
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|batiment=<tag property="Fonction[batiment]" value="Cathédrale">Cathédrale</tag>
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|description=Épiscopale, baptismale.
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{{Informations générales
{{Informations générales
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{{Etat
{{Etat
|etat=I
|etat=I
|parties=La cathédrale contemporaine de l'état 1 du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.
|parties=La cathédrale contemporaine de l'état I du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.
|maconnerie=Les murs du baptistère sont en pierres enrobées par de la terre noires chargée d’humus et des déblais des niveaux antérieurs. Les murs ont été construits sur des assises de pierres sèches utilisées pour consolider le sous-sol. La rotonde est construite sur un puissant chaînage de gros blocs grossièrement parés visible également dans les fondations des colonnes vers les absides. Dans le mur de l’abside sud, les parties les plus anciennes sont apparentes et montre un mur constitué de moellons réguliers dormant un appareil cubique. Ces pierres de parement de petite taille sont allongées et taillées en pointe. C’est très certainement un remploi romain.  
|maconnerie=Les murs du baptistère sont en pierres enrobées par de la terre noire chargée d’humus et des déblais des niveaux antérieurs. Les murs ont été construits sur des assises de pierres sèches utilisées pour consolider le sous-sol. La rotonde est construite sur un puissant chaînage de gros blocs grossièrement parés, visible également dans les fondations des colonnes vers les absides. Dans le mur de l’abside sud, les parties les plus anciennes sont apparentes et montre un mur constitué de moellons réguliers dormant un appareil cubique. Ces pierres de parement de petite taille sont allongées et taillées en pointe. C’est très certainement un remploi romain.  
Les canaux reposent sur une assise inférieure du radier précédent tout en étant bordés par d’autres assises du même fondement. Les pierres sont liées au mortier débordant dur le radier voisin.  
Les canaux reposent sur une assise inférieure du radier précédent, tout en étant bordés par d’autres assises du même fondement. Les pierres sont liées au mortier débordant sur le radier voisin.  
Le bloc évidé de pierre situé au centre de la dalle servant de support à la piscine a conservé contre lui une masse arrondie d’un mortier de tuileau très fin portant la trace d’une canalisation en bois.
Le bloc évidé de pierre, situé au centre de la dalle servant de support à la piscine, a conservé contre lui une masse arrondie d’un mortier de tuileau très fin portant la trace d’une canalisation en bois.
|sol=Les espaces intérieurs du baptistère ont été partiellement recouverts par un premier pavage constitué de dalles de réemploi.  
|sol=Les espaces intérieurs du baptistère ont été partiellement recouverts par un premier pavage constitué de dalles de réemploi.  
Les canalisations étaient recouvertes de dalles usées par le passage.
Les canalisations étaient recouvertes de dalles usées par le passage.
|couverture=L’ensemble du baptistère devait être voûté. La rotonde centrale devait supporter une coupole.  
|couverture=L’ensemble du baptistère devait être voûté. La rotonde centrale devait supporter une coupole.  
Pour le couvrement il existe plusieurs hypothèses faut-il les mettre, en précisant que ce sont des hypothèses ?
Pour le couvrement, il existe plusieurs hypothèses.
|autres=Deux bases de colonnes ont été trouvées en place sur le pourtour à l’est.  
|autres=Deux bases de colonnes ont été trouvées en place sur le pourtour, à l’est.  
Deux ouvertures, l’une à l’ouest et l’autre au sud ont été identifiée grâce aux seuils encore visible et aux montant monolithes. Une troisième porte devait exister au nord. Les portes avaient une embrasure de 1,40m de large.
Deux ouvertures, l’une à l’ouest et l’autre au sud, ont été identifiées grâce aux seuils encore visibles et aux montants monolithes. Une troisième porte devait exister au nord. Les portes avaient une embrasure de 1,40 m de large.
Autour de la cuve, le sol est plus bas que celui des seuils des portes. Il fallait emprunter trois marches pour accéder à la cuve, peut-être deux à l’entrée et un entre les entrecolonnements. Le radier du sol est visible couvert d’une couche de mortier fortement dégradé.
Autour de la cuve, le sol est plus bas que celui des seuils des portes. Il fallait emprunter trois marches pour accéder à la cuve, peut-être deux à l’entrée et un entre les entrecolonnements. Le radier du sol est visible: il est couvert d’une couche de mortier fortement dégradé.
|decor=Les parois intérieures de la cuve baptismale étaient recouvertes de dalles de marbre.  
|decor=Les parois intérieures de la cuve baptismale étaient recouvertes de dalles de marbre.  
Des cubes de mosaïques ont été découverts en assez grand nombre, plusieurs kilos dans les remblais. Lors des fouilles de 1950, des tesselles « de verre noir doublé d’une feuille d’or sur l’une de leurs faces » ont été trouvées, d’autres avaient été identifiées comme des déchets et enfin des morceaux d’enduits épais à deux couches rose et  blanc portaient des traces des cubes de mosaïque. Faut-il donner toute la description de 1950 seul témoignage existant de ces tesselles ?
Des cubes de mosaïques ont été découverts en assez grand nombre, plusieurs kilos dans les remblais. Lors des fouilles de 1950, des tesselles « de verre noir doublé d’une feuille d’or sur l’une de leurs faces » ont été trouvées, d’autres avaient été identifiées comme des déchets et enfin des morceaux d’enduits épais à deux couches rose et  blanc portaient des traces des cubes de mosaïque.  
Lors des fouilles de 1989-1991, des tesselles de verre variées ont été découvertes dans l’abside orientale ainsi que des morceaux de mortiers de supports retrouvés eux dans l’abside méridionale, dans le bouchage de la porte sud. Dans l’abside à pans coupés, ont été découvertes des strates de gros fragments de mortier blanc, « fait de chaux presque pure » dans lesquels étaient fixés des cubes de verre doré, bleu, rouge ou vert. Des rangées d’au moins trois tesselles forment des lignes courbes. Dans le mortier, des traces de pigments ont été observées laissant voir une alternance de noirs et de rouges. Sur un mortier associé, un négatif de bois pourrait attester de l’installation de l’ensemble sur un support pariétal. Pour les couleurs, on a dénombré 122 cubes de trois variétés de bleu, 193 cubes de sept variétés de verre vert, de 21 cubes à pâte rouge et de 446 cubes blancs ou à couleur difficilement identifiable dont le plus grand nombre possède de la feuille d’or. Au moins cette abside avait reçu un décor de mosaïque sur sa voûte et sur ses murs peut-être accompagné de peintures murales.
Lors des fouilles de 1989-1991, des tesselles de verre variées ont été découvertes dans l’abside orientale ainsi que des morceaux de mortiers de supports, retrouvés, eux, dans l’abside méridionale, dans le bouchage de la porte sud. Dans l’abside à pans coupés, ont été découvertes des strates de gros fragments de mortier blanc, « fait de chaux presque pure », dans lesquels étaient fixés des cubes de verre doré, bleu, rouge ou vert. Des rangées d’au moins trois tesselles forment des lignes courbes. Dans le mortier, des traces de pigments ont été observées, laissant voir une alternance de noirs et de rouges. Sur un mortier associé, un négatif de bois pourrait attester de l’installation de l’ensemble sur un support pariétal. Pour les couleurs, on a dénombré 122 cubes de trois variétés de bleu, 193 cubes de sept variétés de verre vert, de 21 cubes à pâte rouge et de 446 cubes blancs ou à couleur difficilement identifiable, dont le plus grand nombre possède de la feuille d’or. Cette abside avait reçu au moins un décor de mosaïque sur sa voûte et sur ses murs, peut-être accompagné de peintures murales.
|delimitation=Cuve baptismale :
|baptistere=La cuve circulaire occupe l’espace central du bâtiment. Elle est constituée d’un mur octogonal monté au bord et d’une grande dalle. La piscine mesure environ un mètre. Pour accéder à l’intérieur de la cuve, il fallait enjamber un muret de près de 0,60 m de haut, certainement à l’aide d’un escalier.
La cuve circulaire occupe l’espace central du bâtiment. Elle est constituée d’un mur octogonal monté au bord et d’une grande dalle. La piscine mesure environ un mètre, pour accéder à l’intérieur de la cuve, il fallait enjamber un muret de près de 0,60m de haut, certainement à l’aide d’un escalier.
Un drainage creusé en étoile autour de la fosse centrale est composé d’étroits et très profonds canaux. Une canalisation plus large relie la partie centrale à un puisard. Entre les différents canaux, de gros blocs de pierre délimitent vers leur extrémité une chambre couverte par une grande dalle servant à supporter la cuve baptismale. Un bloc carré (0,20 m de côté) évidé est placé au centre de la dalle et a été percé pour aménager un conduit coudé pour évacuer l’eau.
Un drainage creusé en étoile autour de la fosse centrale est composé d’étroits et très profonds canaux. Une canalisation plus large relie la partie centrale à un puisard. Entre les différents canaux de gros blocs de pierres délimitent vers leur extrémité une chambre couverte par une grande dalle servant à supporter la cuve baptismale. Un bloc carré (0,20 m de côté) évidé est placé au centre de la dalle et a été percé pour aménager un conduit coudé pour évacuer l’eau.
|eventuel_baptistere=Pas de changement.
|usage=pour certains proviennent-ils d’une nécropole située en périphérie de la ville ?
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{{Etat
{{Etat
|etat=II
|etat=II
|parties=La cathédrale contemporaine de l'état 2 du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.
|parties=La cathédrale contemporaine de l'état II du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.
|delimitation=Cuve baptismale :
|baptistere=La cuve antérieure est partiellement détruite pour être reconstruite avec un socle plus large, polygonal et arrondi. Une marche octogonale est identifiée autour de la piscine. Le fond est surélevé à l’aide de barres horizontales en bois ou en fer, dont les ancrages sont creusés dans les parois. Les canaux rayonnants de l'état I sont refaits sur le comblement. Le négatif d’un canal conduisant au puisard a été mis au jour.  
La cuve antérieure est partiellement détruite pour être reconstruite avec un socle plus large, polygonal et arrondi. Une marche octogonale est identifiée autour de la piscine. Le fond est surélevé à l’aide de barres horizontales en bois ou en fer dont les ancrages sont creusés dans les parois. Les canaux rayonnants de l'état I sont refaits sur le comblement. Le négatif d’un canal conduisant au puisard a été mis au jour.  
Un muret bas octogonal a été construit dans la dernière phase : peut-être marquait-il l’emplacement de l’ancien bassin. Déplacé du nord au sud, il est possible de constater qu’il possédait une ouverture facilitant l’écoulement des eaux.
Un muret bas octogonal a été construit dans la dernière phase peut-être marquait-il l’emplacement de l’ancien bassin. Déplacé du nord au sud, il est possible de constater qu’il possédait une ouverture facilitant l’écoulement des eaux.


Des traces de barrières ont été observées sur la base de la colonne orientale indiquant que l’accès aux différents espaces était limité selon les personnes.
Des traces de barrières ont été observées sur la base de la colonne orientale indiquant que l’accès aux différents espaces était limité selon les personnes.
|ambon=A l’ouest de la cuve baptismale, on a découvert le négatif d’un ambon et de ses deux plaques latérales (0,80 m de longueur).
|ambon=À l’ouest de la cuve baptismale, on a découvert le négatif d’un ambon et de ses deux plaques latérales (0,80 m de longueur).
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{{Etat
{{Etat
|etat=III
|etat=III
|parties=Seule la façade occidentale a été reconnue avec l'amorce de la 1e travée de la nef à trois vaisseaux.
|parties=Seule la façade occidentale a été reconnue avec l'amorce de la première travée de la nef à trois vaisseaux.
|autres=Dans l’abside occidentale un escalier est venu s’intégrer allant jusqu’à la rotonde. Une diminution des marches en largeur permettant un accès facilité au déambulatoire. Le baptistère est à nouveau semi-hypogée. Près de la porte méridionale, il devait exister également une volée de marches. Ces nouveaux travaux étaient liés à une reprise de l’ensemble du groupe épiscopal. Les trois monuments étaient reliés par une sorte de vestibule ou narthex voûté.
|autres=Dans l’abside occidentale, un escalier est venu s’intégrer, allant jusqu’à la rotonde. Une diminution des marches en largeur permettait un accès facilité au déambulatoire. Le baptistère est à nouveau semi-hypogée. Près de la porte méridionale, il devait également exister une volée de marches. Ces nouveaux travaux étaient liés à une reprise de l’ensemble du groupe épiscopal. Les trois monuments étaient reliés par une sorte de vestibule ou narthex voûté.
|emplacement=Un fragment de sarcophage blanc lg. 0,60m et h. 0,15m avec un décor de têtes juvéniles, trois de profil et une de face encadrée dans les plis d’une draperie retombant de chaque côté du visage date IIe siècle à garder ?
|emplacement=Un fragment de sarcophage blanc (l. 0,60 m et h. 0,15 m) avec un décor de têtes juvéniles, trois de profil et une de face encadrée dans les plis d’une draperie retombant de chaque côté du visage, date IIe siècle.
La présence de sépultures aux abords du baptistère et autour des deux églises voisines est à relier avec le troisième état du baptistère. Deux sarcophages de la fin du VIe ou du VIIe siècle ont été découverts.  
La présence de sépultures aux abords du baptistère et autour des deux églises voisines est à relier avec le troisième état du baptistère. Deux sarcophages de la fin du VIe ou du VIIe siècle ont été découverts.  
Des séries de tombes se sont superposées en fonction de l’évolution architecturale des bâtiments du groupe épiscopal. Le seuil du baptistère va être ainsi surélevé suite à aux inhumations venus s’établir tout autour. Il en est de même pour la porte principale de la cathédrale. Elles étaient composées de coffres maçonnés et de cercueil de bois. Contre la façade occidentale du baptistère, au sud de l’entrée principale, l’un des coffres peut être daté des environs de l’an mil.
Des séries de tombes se sont superposées en fonction de l’évolution architecturale des bâtiments du groupe épiscopal. Le seuil du baptistère va être ainsi surélevé suite aux inhumations venus s’établir tout autour. Il en est de même pour la porte principale de la cathédrale. Elles étaient composées de coffres maçonnés et de cercueil de bois. Contre la façade occidentale du baptistère, au sud de l’entrée principale, l’un des coffres peut être daté des environs de l’an Mil.
|structure=Deux sarcophages sont de type trapézoïdal, aux parois assez étroites.   
|structure=Deux sarcophages sont de type trapézoïdal, aux parois assez étroites.   
Le coffre situé contre la façade occidental du baptistère est assez étroit et comporte une alvéole céphaloïde grossièrement aménagé et couverte de dalles.
Le coffre situé contre la façade occidentale du baptistère est assez étroit et comporte une alvéole céphaloïde grossièrement aménagée et couverte de dalles.
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{{Objets
{{Objets dispersés
|description=Plusieurs chapiteaux et autres fragments sculptés sont présentés à l’entrée du baptistère. Leur provenance n’est pas certaine, ils ont été découverts lors des fouilles de 1950 sans mention de localisation.  
|description=Plusieurs chapiteaux et autres fragments sculptés sont présentés à l’entrée du baptistère. Leur provenance n’est pas certaine, ils ont été découverts lors des fouilles de 1950 sans mention de localisation.  
Un fragment à entrelacs est réalisé en calcaire (h. 0,11m sur l. 0,15 m et une ép. De 0,03 à 0,03m. L’entrelacs est un croisement de deux tiges évoquant un décor végétal de type roman.
Un fragment à entrelacs est réalisé en calcaire (h. 0,11 m sur l. 0,15 m et une ép. de 0,03 à 0,03 m). L’entrelacs est un croisement de deux tiges évoquant un décor végétal de type roman.
Les quatre chapiteaux présentés proviennent tous d’angle probablement de baies et dont la partie inférieure cherche à s’adapter sur des supports très étroits. Leur vocabulaire décoratif fait référence à d’autres exemples de la première moitié du XIe siècle.
Les quatre chapiteaux présentés proviennent tous d’angle (probablement de baies), dont la partie inférieure cherche à s’adapter sur des supports très étroits. Leur vocabulaire décoratif fait référence à d’autres exemples de la première moitié du XIe siècle.
Le premier chapiteau en calcaire a été travaillé sur un fut de colonne retaillé. Il doit provenir d’un ébrasement de baie. Les traces de taille à la broche sont caractéristiques du XIe siècle. Il mesure 0,21m de haut, 0,14m de large en haut et 0,11m en bas. Son décor est réparti sur deux faces comportant chacune sur trois rangs, des extrémités de feuilles lisses à arêtes vives placées en quinconce.  
Le premier chapiteau en calcaire a été travaillé sur un fut de colonne retaillé. Il doit provenir d’un ébrasement de baie. Les traces de taille à la broche sont caractéristiques du XIe siècle. Il mesure 0,21 m de haut, 0,14 m de large en haut et 0,11 m en bas. Son décor est réparti sur deux faces, comportant chacune sur trois rangs des extrémités de feuilles lisses à arêtes vives placées en quinconce.  
Un deuxième chapiteau en calcaire provient également d’un ébrasement. Il possède une hauteur de 0,22 m sur une largeur de 12 x 0,12m. Sur les deux faces sculptées de la corbeille se présentent des extrémités de tiges florales formant des enroulements ou volutes indifféremment opposés. Il est à rapprocher des chapiteaux provenant de la crypte de Flavigny et d’Agliate en Italie.
Un deuxième chapiteau en calcaire provient également d’un ébrasement. Il possède une hauteur de 0,22 m sur une largeur de 12 x 0,12 m. Sur les deux faces sculptées de la corbeille se présentent des extrémités de tiges florales formant des enroulements ou volutes indifféremment opposés. Il est à rapprocher des chapiteaux provenant de la crypte de Flavigny et d’Agliate en Italie.
Le troisième chapiteau, toujours en calcaire est taillé dans un fragment de colonne réutilisée possédant une hauteur de 0,195 m sur 0,11 m de large. Il est assez abîmé, mais l’on peut distinguer l’association du motif des extrémités de feuilles en bas de la corbeille et des volutes sur tiges du précédent chapiteau.
Le troisième chapiteau, toujours en calcaire, est taillé dans un fragment de colonne réutilisé possédant une hauteur de 0,195 m sur 0,11 m de large. Il est assez abîmé, mais l’on peut distinguer l’association du motif des extrémités de feuilles en bas de la corbeille et des volutes sur tiges du précédent chapiteau.
Le quatrième chapiteau, en calcaire, est un chapiteau d’ébrasement de baie d’une hauteur de 0,225 m sur une largeur de 0,13 et 0,15 m en haut et 0,10 m en bas. Sur ses faces sculptées, chacun comporte une palmette simplifiée dont les deux folioles basses se rejoignent à l’angle.
Le quatrième chapiteau, en calcaire, est un chapiteau d’ébrasement de baie d’une hauteur de 0,225 m sur une largeur de 0,13 et 0,15 m en haut et 0,10 m en bas. Sur ses faces sculptées, chacune comporte une palmette simplifiée, dont les deux folioles basses se rejoignent à l’angle.
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{{Considérations critiques
{{Considérations critiques
|chronologie=Le premier état du baptistère remonte selon les analyses des maçonneries, le caractère des structures et le mobilier trouvé au Ve siècle ou au début du VIe siècle.   
|chronologie=État I : Ve ou VIe siècle
Un remaniement complet a été opéré au VI siècle ou au VIIe siècle (état II). Le dernier état (III) correspond à l’an mil avec l’apparition autour d’une occupation funéraire.
 
|interprétation=Le baptistère unique en France a connu trois états.  
Le premier état du baptistère remonte selon les analyses des maçonneries, le caractère des structures et le mobilier trouvé au Ve siècle ou au début du VIe siècle.   
État I :
 
Il est constitué d’une série de huit absidioles semi-circulaire et niches rectangulaires en saillie sur l’extérieur. L’ensemble débouche sur un déambulatoire pourvu d’une couronne intérieure de huit colonnes. La présence du déambulatoire le rapproche d'autres baptistères épiscopaux. Il est le seul à comporter une abside polygonale. A l’origine, l’espace central a été construit sur des bases plus anciennes. Autour de la fosse centrale, un drainage est creusé en étoile avec d’énormes dalles de remploi servant de couverture et de sol pour la circulation autour de la cuve. Une canalisation est prévue pour relier le puisard. Ces installations sont peu courantes. Les six canaux relevés servaient pour l’assainissement du sol et à créer un volume de réserve d’eau. La cuve était de forme octogonale, l’accès se faisait à l’aide d’un escalier passant au dessus d’un muret. Autour de cette cuve centrale un déambulatoire donnait accès à huit absides, l’une pentagonale et les autres alternativement semi-circulaires et rectangulaires. Le constructeur semble avoir eu quelques hésitations dans la réalisation de ce plan ce qui est encore plus visible dans le deuxième état. Les portes occidentales et méridionales ont été situées de part la conservation des seuils et des montants monolithes. Des fragments importants du décor ornemental ont été trouvés, indiquant la présence d’une ou plusieurs mosaïques.  
 
État II : VIe ou VIIe siècle
 
Un remaniement complet a été opéré au VIe siècle ou au VIIe siècle.
   


État II :  
État III : an Mil
Les observations archéologiques du deuxième état ont permis de déterminer la circulation dans le baptistère de Nevers. Ainsi, dans l’abside est, un autel devait s’élever et les officiants circuler d’est en ouest. Les fidèles accédaient à la cuve par les côtés nord et sud bien que ce dernier ait été encombré par le puisard. Ils se tenaient donc dans le déambulatoire tandis que des barrières leur interdisaient l’accès aux autres parties du baptistère. Le socle de la cuve plus large a servi certainement de base aux colonnes d’un ciborium. L’ambon est maintenu mais le baptême se fait selon les nouvelles structures par immersion partielle. Le décor semble dépourvu de cube de mosaïque dans cette reprise du baptistère.


État III :
Le dernier état (III) correspond à l’an Mil avec l’apparition d’une occupation funéraire.
Le troisième état du baptistère correspond à l’apparition d’inhumations et la présence de sarcophages aux abords du baptistère. Les changements se situent essentiellement dans le réaménagement de l’entrée qui doit correspondre à celles des deux autres édifices appartenant au groupe épiscopal et devant posséder un narthex commun.
|interprétation=Le baptistère unique en France a connu trois états.
Il est constitué d’une série de huit absidioles semi-circulaire et niches rectangulaires en saillie sur l’extérieur. L’ensemble débouche sur un déambulatoire pourvu d’une couronne intérieure de huit colonnes. La présence du déambulatoire le rapproche d'autres baptistères épiscopaux. Il est le seul à comporter une abside polygonale. À l’origine, l’espace central a été construit sur des bases plus anciennes. Autour de la fosse centrale, un drainage est creusé en étoile avec d’énormes dalles de remploi servant de couverture et de sol pour la circulation autour de la cuve. Une canalisation est prévue pour relier le puisard. Ces installations sont peu courantes. Les six canaux relevés servaient pour l’assainissement du sol et à créer un volume de réserve d’eau. La cuve était de forme octogonale, l’accès se faisait à l’aide d’un escalier passant au dessus d’un muret. Autour de cette cuve centrale, un déambulatoire donnait accès à huit absides, l’une pentagonale et les autres alternativement semi-circulaires et rectangulaires. Le constructeur semble avoir eu quelques hésitations dans la réalisation de ce plan, ce qui est encore plus visible dans le deuxième état. Les portes occidentales et méridionales ont été situées de part la conservation des seuils et des montants monolithes. Des fragments importants du décor ornemental ont été trouvés, indiquant la présence d’une ou plusieurs mosaïques. 
Les observations archéologiques du deuxième état ont permis de déterminer la circulation dans le baptistère de Nevers. Ainsi, dans l’abside est, un autel devait s’élever et les officiants circuler d’est en ouest. Les fidèles accédaient à la cuve par les côtés nord et sud, bien que ce dernier ait été encombré par le puisard. Ils se tenaient donc dans le déambulatoire tandis que des barrières leur interdisaient l’accès aux autres parties du baptistère. Le socle de la cuve plus large a servi certainement de base aux colonnes d’un ciborium. L’ambon est maintenu, mais le baptême se fait selon les nouvelles structures par immersion partielle. Le décor semble dépourvu de cube de mosaïque dans cette reprise du baptistère.
Le troisième état du baptistère correspond à l’apparition d’inhumations et à la présence de sarcophages aux abords du baptistère. Les changements se situent essentiellement dans le réaménagement de l’entrée, qui doit correspondre à celles des deux autres édifices appartenant au groupe épiscopal et devant posséder un narthex commun.
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Version actuelle datée du 14 décembre 2016 à 09:23

Données

Topographie

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Toponyme
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Références cartographiques
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Sources historiques et identification

Sources d'archives

Archives nationales : F 19/4566 et 4576, 19/6220, 19/7779-7784 et 19/1439-1480. Archives départementales de la Nièvre : T (4 liasses), O et Q ; 1 G 14 ; 2 G 264, 276 et 277.

Sources Bibliographie

1905, « Chroniques et mélanges pour l’année 1904 », Bulletin de la Société Nivernaise, 3e série, X, 20, p. 537.

Louis R., 1950-1951, « La deuxième campagne de fouilles au baptistère de Nevers », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, p. 46-59.

Louis R., 1950, « Le baptistère de la cathédrale de Nevers du VIe au XIIe siècle (fouilles de 1947 et de 1949-1950) », Bulletin monumental, p. 153-180.

Moufflet Abbé, 1951, « Le baptistère mérovingien, puis carolingien de la cathédrale de Nevers (Nièvre). Note complémentaire sur les fouilles de 1950-1951 », Revue archéologique de l’Est et du Centre-est, 2, p. 122-125.

Vieillard-Troiekouroff M., 1965, L’architecture en France au temps de Charlemagne. Le Baptistère de Nevers, Düsseldorf, p. 359.

Palet J.-A., « Cathédrale de Nevers. Fouilles du 22 novembre 1963 au 8 novembre 1966. Archives Palet", Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts.

Stern H. et Blanchard-Lémée M., 1975, Nevers (Nièvre). Recueil général des mosaïques de la Gaule, Paris, p. 142-144 (n° 23).

Sapin C., 1991, « Nevers », BSR Bourgogne, 12.

Bonnet C., Oudet B., Picard J.-C. et Sapin C. (dir.), 1995, La cathédrale de Nevers : du baptistère paléochrétien au chevet roman, Paris.

Sapin C., 1995, « Le baptistère de Nevers, témoin d'un groupe épiscopal », Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, 44, p. 17-33.

Sapin C., 1996, « L’implantation religieuse et son développement à Nevers. 2. Le baptistère », in 30 ans d'archéologie dans la Nièvre, catalogue d'exposition, Nevers, p. 138-139.

Références à la documentation graphique et photographique

Pour les dessins : Service cantonal d’archéologie de Genève, CNRS et association Burgondie (Dijon).

Pour les photographies anciennes : Archives de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts : archives J.-A. Palet et carnets de fouilles de Moufflet. Archives de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (Paris) : dossier de travaux n° 1 807/929, plans et photographies.

Conservation

Crypte archéologique

Titulature actuelle

Saint-Cyr-Sainte-Julitte

Titulature historique

Saint-Cyr-Sainte-Julitte

Diocèse actuel

Nevers

Diocèse historique

Nevers


Contexte d’implantation

Description

La cathédrale de Nevers domine la Loire. La partie gothique recouvre entre autre le baptistère accessible par un escalier intérieur dans une chapelle du bas-côté nord (accès limité pour les visites).

Structures antérieures

Deux constructions datant du Bas-Empire ont été observées. La première, à l’ouest, se situe au pied de la cuve du baptistère, où sont conservés des fragments de sols en terrazzo, établis sur un radier de pierres moyennes et des petits cubes de blocs de calcaire concassés liés à la fondation à l’aide d’un mortier friable. Le second bâtiment a été découvert sous l’abside méridionale. Seul un angle a été conservé composé de dalles de calcaire irrégulières et de fragments de pierres plus petits comprenant des morceaux de tegulae. Du mobilier, composé de céramique, a été trouvé dans les couches de préparation du baptistère avec une monnaie du troisième quart du IVe siècle. Les fondations du premier baptistère ont été bâties sur l’arasement de ce premier bâtiment, en milieu urbain, intra muros.

Habitat contemporain

La construction de la cathédrale gothique et ses fondations ont malheureusement détruit une partie des maçonneries anciennes.


Fonction

Bâtiment

<tag property="Fonction[batiment]" value="Cathédrale">Cathédrale</tag>

Description

Épiscopale, baptismale.


Informations générales

Description
Évolution du plan


NEVERS, cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte et baptistère (Galerie d'images)


Articulation en états

Etat I

Etat I
EmptyData.png Architecture

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Parties

La cathédrale contemporaine de l'état I du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.

Matériaux et techniques de construction

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Maçonnerie

Les murs du baptistère sont en pierres enrobées par de la terre noire chargée d’humus et des déblais des niveaux antérieurs. Les murs ont été construits sur des assises de pierres sèches utilisées pour consolider le sous-sol. La rotonde est construite sur un puissant chaînage de gros blocs grossièrement parés, visible également dans les fondations des colonnes vers les absides. Dans le mur de l’abside sud, les parties les plus anciennes sont apparentes et montre un mur constitué de moellons réguliers dormant un appareil cubique. Ces pierres de parement de petite taille sont allongées et taillées en pointe. C’est très certainement un remploi romain. Les canaux reposent sur une assise inférieure du radier précédent, tout en étant bordés par d’autres assises du même fondement. Les pierres sont liées au mortier débordant sur le radier voisin. Le bloc évidé de pierre, situé au centre de la dalle servant de support à la piscine, a conservé contre lui une masse arrondie d’un mortier de tuileau très fin portant la trace d’une canalisation en bois.

Sol

Les espaces intérieurs du baptistère ont été partiellement recouverts par un premier pavage constitué de dalles de réemploi. Les canalisations étaient recouvertes de dalles usées par le passage.

Couverture

L’ensemble du baptistère devait être voûté. La rotonde centrale devait supporter une coupole. Pour le couvrement, il existe plusieurs hypothèses.

Autres

Deux bases de colonnes ont été trouvées en place sur le pourtour, à l’est. Deux ouvertures, l’une à l’ouest et l’autre au sud, ont été identifiées grâce aux seuils encore visibles et aux montants monolithes. Une troisième porte devait exister au nord. Les portes avaient une embrasure de 1,40 m de large. Autour de la cuve, le sol est plus bas que celui des seuils des portes. Il fallait emprunter trois marches pour accéder à la cuve, peut-être deux à l’entrée et un entre les entrecolonnements. Le radier du sol est visible: il est couvert d’une couche de mortier fortement dégradé.

Décor

Les parois intérieures de la cuve baptismale étaient recouvertes de dalles de marbre. Des cubes de mosaïques ont été découverts en assez grand nombre, plusieurs kilos dans les remblais. Lors des fouilles de 1950, des tesselles « de verre noir doublé d’une feuille d’or sur l’une de leurs faces » ont été trouvées, d’autres avaient été identifiées comme des déchets et enfin des morceaux d’enduits épais à deux couches rose et blanc portaient des traces des cubes de mosaïque. Lors des fouilles de 1989-1991, des tesselles de verre variées ont été découvertes dans l’abside orientale ainsi que des morceaux de mortiers de supports, retrouvés, eux, dans l’abside méridionale, dans le bouchage de la porte sud. Dans l’abside à pans coupés, ont été découvertes des strates de gros fragments de mortier blanc, « fait de chaux presque pure », dans lesquels étaient fixés des cubes de verre doré, bleu, rouge ou vert. Des rangées d’au moins trois tesselles forment des lignes courbes. Dans le mortier, des traces de pigments ont été observées, laissant voir une alternance de noirs et de rouges. Sur un mortier associé, un négatif de bois pourrait attester de l’installation de l’ensemble sur un support pariétal. Pour les couleurs, on a dénombré 122 cubes de trois variétés de bleu, 193 cubes de sept variétés de verre vert, de 21 cubes à pâte rouge et de 446 cubes blancs ou à couleur difficilement identifiable, dont le plus grand nombre possède de la feuille d’or. Cette abside avait reçu au moins un décor de mosaïque sur sa voûte et sur ses murs, peut-être accompagné de peintures murales.

Installations liturgiques

Cuve baptismale

La cuve circulaire occupe l’espace central du bâtiment. Elle est constituée d’un mur octogonal monté au bord et d’une grande dalle. La piscine mesure environ un mètre. Pour accéder à l’intérieur de la cuve, il fallait enjamber un muret de près de 0,60 m de haut, certainement à l’aide d’un escalier. Un drainage creusé en étoile autour de la fosse centrale est composé d’étroits et très profonds canaux. Une canalisation plus large relie la partie centrale à un puisard. Entre les différents canaux, de gros blocs de pierre délimitent vers leur extrémité une chambre couverte par une grande dalle servant à supporter la cuve baptismale. Un bloc carré (0,20 m de côté) évidé est placé au centre de la dalle et a été percé pour aménager un conduit coudé pour évacuer l’eau. EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png

Sépultures

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Inscriptions

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Etat II

Etat II
EmptyData.png Architecture

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Parties

La cathédrale contemporaine de l'état II du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles avérées.

Matériaux et techniques de construction

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Installations liturgiques

Cuve baptismale

La cuve antérieure est partiellement détruite pour être reconstruite avec un socle plus large, polygonal et arrondi. Une marche octogonale est identifiée autour de la piscine. Le fond est surélevé à l’aide de barres horizontales en bois ou en fer, dont les ancrages sont creusés dans les parois. Les canaux rayonnants de l'état I sont refaits sur le comblement. Le négatif d’un canal conduisant au puisard a été mis au jour. Un muret bas octogonal a été construit dans la dernière phase : peut-être marquait-il l’emplacement de l’ancien bassin. Déplacé du nord au sud, il est possible de constater qu’il possédait une ouverture facilitant l’écoulement des eaux.

Des traces de barrières ont été observées sur la base de la colonne orientale indiquant que l’accès aux différents espaces était limité selon les personnes. EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png

Ambon

À l’ouest de la cuve baptismale, on a découvert le négatif d’un ambon et de ses deux plaques latérales (0,80 m de longueur). EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png

Sépultures

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Inscriptions

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Etat III

Etat III
EmptyData.png Architecture

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Parties

Seule la façade occidentale a été reconnue avec l'amorce de la première travée de la nef à trois vaisseaux.

Matériaux et techniques de construction

EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png

Autres

Dans l’abside occidentale, un escalier est venu s’intégrer, allant jusqu’à la rotonde. Une diminution des marches en largeur permettait un accès facilité au déambulatoire. Le baptistère est à nouveau semi-hypogée. Près de la porte méridionale, il devait également exister une volée de marches. Ces nouveaux travaux étaient liés à une reprise de l’ensemble du groupe épiscopal. Les trois monuments étaient reliés par une sorte de vestibule ou narthex voûté. EmptyData.png

Installations liturgiques

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Sépultures

Emplacement

Un fragment de sarcophage blanc (l. 0,60 m et h. 0,15 m) avec un décor de têtes juvéniles, trois de profil et une de face encadrée dans les plis d’une draperie retombant de chaque côté du visage, date IIe siècle. La présence de sépultures aux abords du baptistère et autour des deux églises voisines est à relier avec le troisième état du baptistère. Deux sarcophages de la fin du VIe ou du VIIe siècle ont été découverts. Des séries de tombes se sont superposées en fonction de l’évolution architecturale des bâtiments du groupe épiscopal. Le seuil du baptistère va être ainsi surélevé suite aux inhumations venus s’établir tout autour. Il en est de même pour la porte principale de la cathédrale. Elles étaient composées de coffres maçonnés et de cercueil de bois. Contre la façade occidentale du baptistère, au sud de l’entrée principale, l’un des coffres peut être daté des environs de l’an Mil.

Structure

Deux sarcophages sont de type trapézoïdal, aux parois assez étroites. Le coffre situé contre la façade occidentale du baptistère est assez étroit et comporte une alvéole céphaloïde grossièrement aménagée et couverte de dalles.

Inscriptions

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Objets dispersés non rattachables à l'architecture de l'église

Liste des objets

Plusieurs chapiteaux et autres fragments sculptés sont présentés à l’entrée du baptistère. Leur provenance n’est pas certaine, ils ont été découverts lors des fouilles de 1950 sans mention de localisation. Un fragment à entrelacs est réalisé en calcaire (h. 0,11 m sur l. 0,15 m et une ép. de 0,03 à 0,03 m). L’entrelacs est un croisement de deux tiges évoquant un décor végétal de type roman. Les quatre chapiteaux présentés proviennent tous d’angle (probablement de baies), dont la partie inférieure cherche à s’adapter sur des supports très étroits. Leur vocabulaire décoratif fait référence à d’autres exemples de la première moitié du XIe siècle. Le premier chapiteau en calcaire a été travaillé sur un fut de colonne retaillé. Il doit provenir d’un ébrasement de baie. Les traces de taille à la broche sont caractéristiques du XIe siècle. Il mesure 0,21 m de haut, 0,14 m de large en haut et 0,11 m en bas. Son décor est réparti sur deux faces, comportant chacune sur trois rangs des extrémités de feuilles lisses à arêtes vives placées en quinconce. Un deuxième chapiteau en calcaire provient également d’un ébrasement. Il possède une hauteur de 0,22 m sur une largeur de 12 x 0,12 m. Sur les deux faces sculptées de la corbeille se présentent des extrémités de tiges florales formant des enroulements ou volutes indifféremment opposés. Il est à rapprocher des chapiteaux provenant de la crypte de Flavigny et d’Agliate en Italie. Le troisième chapiteau, toujours en calcaire, est taillé dans un fragment de colonne réutilisé possédant une hauteur de 0,195 m sur 0,11 m de large. Il est assez abîmé, mais l’on peut distinguer l’association du motif des extrémités de feuilles en bas de la corbeille et des volutes sur tiges du précédent chapiteau. Le quatrième chapiteau, en calcaire, est un chapiteau d’ébrasement de baie d’une hauteur de 0,225 m sur une largeur de 0,13 et 0,15 m en haut et 0,10 m en bas. Sur ses faces sculptées, chacune comporte une palmette simplifiée, dont les deux folioles basses se rejoignent à l’angle.


Considérations critiques sur les états et sur la chronologie

Chronologie

État I : Ve ou VIe siècle

Le premier état du baptistère remonte selon les analyses des maçonneries, le caractère des structures et le mobilier trouvé au Ve siècle ou au début du VIe siècle.


État II : VIe ou VIIe siècle

Un remaniement complet a été opéré au VIe siècle ou au VIIe siècle.


État III : an Mil

Le dernier état (III) correspond à l’an Mil avec l’apparition d’une occupation funéraire.

Interprétation

Le baptistère unique en France a connu trois états. Il est constitué d’une série de huit absidioles semi-circulaire et niches rectangulaires en saillie sur l’extérieur. L’ensemble débouche sur un déambulatoire pourvu d’une couronne intérieure de huit colonnes. La présence du déambulatoire le rapproche d'autres baptistères épiscopaux. Il est le seul à comporter une abside polygonale. À l’origine, l’espace central a été construit sur des bases plus anciennes. Autour de la fosse centrale, un drainage est creusé en étoile avec d’énormes dalles de remploi servant de couverture et de sol pour la circulation autour de la cuve. Une canalisation est prévue pour relier le puisard. Ces installations sont peu courantes. Les six canaux relevés servaient pour l’assainissement du sol et à créer un volume de réserve d’eau. La cuve était de forme octogonale, l’accès se faisait à l’aide d’un escalier passant au dessus d’un muret. Autour de cette cuve centrale, un déambulatoire donnait accès à huit absides, l’une pentagonale et les autres alternativement semi-circulaires et rectangulaires. Le constructeur semble avoir eu quelques hésitations dans la réalisation de ce plan, ce qui est encore plus visible dans le deuxième état. Les portes occidentales et méridionales ont été situées de part la conservation des seuils et des montants monolithes. Des fragments importants du décor ornemental ont été trouvés, indiquant la présence d’une ou plusieurs mosaïques. Les observations archéologiques du deuxième état ont permis de déterminer la circulation dans le baptistère de Nevers. Ainsi, dans l’abside est, un autel devait s’élever et les officiants circuler d’est en ouest. Les fidèles accédaient à la cuve par les côtés nord et sud, bien que ce dernier ait été encombré par le puisard. Ils se tenaient donc dans le déambulatoire tandis que des barrières leur interdisaient l’accès aux autres parties du baptistère. Le socle de la cuve plus large a servi certainement de base aux colonnes d’un ciborium. L’ambon est maintenu, mais le baptême se fait selon les nouvelles structures par immersion partielle. Le décor semble dépourvu de cube de mosaïque dans cette reprise du baptistère. Le troisième état du baptistère correspond à l’apparition d’inhumations et à la présence de sarcophages aux abords du baptistère. Les changements se situent essentiellement dans le réaménagement de l’entrée, qui doit correspondre à celles des deux autres édifices appartenant au groupe épiscopal et devant posséder un narthex commun.



Informations sur la publication

Date janvier 28, 2011
Auteur Csapin Fiche personnelle
Statut de la fiche 4. Fiche non validée
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