HAMAGE, abbaye Sainte-Marie

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Données

Topographie

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Adresse/Lieu-dit 4, rue de la Faïencerie
Toponyme
Propriétaire association ARKEOS
Protection de l'édifice sans
Références cartographiques cartes 25.000e 2606O
Numéro parcellaire sur le Cadastre actuel section A01 pa 1619
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Sources historiques et identification

Sources epigraphiques

- Mention de sainte Eusébie : fin du IXe s. addition au sacramentaire d’Hildoard, ms 164 Cambrai (Mériaux p. 194 et n. 115). - Graffiti sur sarcophage et fragment mentionné en Etat 2

Sources indirectes

- diplôme de Charles le Chauve (877, TESSIER, 1952, II, 435) - Vita Rictrudis d’Hucbald de Saint-Amand (907), AA SS, Maii III, p. 81-89, - Vita Eusebiae (entre 952 et 1011), AA SS, Martii II, p. 447-450, - Miracula B. Rictrudis, AA SS Maii III, p. 89-154, - Miracula S Eusebiae rédigés peu après 1133, AA SS, Martii III, p. 453-456 - Histoire-polyptyque de l’abbaye de Marchiennes, rédigées vers 1116-1121 (Ed. Delmaire, 1985). -mentions indirectes des Annales Bertiniani, éd. Waitz (G.), MGH SS. rer. Germ. 5, Hannovre, 1883, p. 134. et des Annales Vedastini, éd. Von Simpson (B.), MGH SS. rer. Germ. 12, Hannovre, 1909, p. 49.

Sources archéologiques

Sondages 1990, Fouilles programmées du cloître et de l’église, 1991-2001. Rapports d’opérations : (conservés au SRA à la Communauté d’Agglomération du Douaisis, direction de l’archéologie préventive). Auteur : Etienne Louis, organisme de rattachement : ville de Douai (1991-2005), Communauté d’Agglomération du Douaisis (depuis 2005).

Sondages 1990 : Louis (E.), « Wandignies-Hamage, le prieuré de Hamage, site 225 », in : Demolon P. (dir.), Opérations archéologiques du Service archéologique du musée de Douai, 1990, Douai, 1990, p. 83-97 (dactyl.). Campagne 1991 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), ancienne abbaye de Hamage, site 225/91, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1991 (30 p., dactyl.). Campagne 1992 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), fouille programmée de l’ancienne abbaye de Hamage, site 225/92, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1992 (38 p., dactyl.). Campagne 1993-1994 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), ancienne abbaye de Hamage, site 225/94, fouille programmée pluriannuelle, rapport intermédiaire (seconde année), Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1994 (15 p., dactyl.). Campagne 1995 : Louis E., Wandignies-Hamage (Dépt. du Nord), Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, rapport de l’autorisation triannuelle 1993-1995, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1995 (74p., dactyl.). Campagne 1996 : Louis E., Hamage, Fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Rapport intermédiaire de l’autorisation de fouille programmée bisannuelle n° 96/045, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1996 (43 p., dactyl.). Campagne 1997 : Louis E., Hamage, Fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Document final de synthèse de l’autorisation de fouille programmée bisannuelle n° 96/045, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1998, 4 volumes (83 et 269 p., dactyl.). Campagne 1998 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Document final de synthèse de l’autorisation de fouille programmée 1996-1998, compléments 1998, Arrêtés n° 96/045 et 98/081, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1998, (114 p, dactyl.). Campagne 1999 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1999, (44 p., dactyl.). Campagne 2000 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Second rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 2000 (40 p., dactyl.). Campagne 2001 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Troisième rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 2001 (52 p., dactyl.).

Sources d'archives

aucune pour la période; les archives concernant le prieuré bénédictin médiéval et moderne se trouvent dans le fonds de l’abbaye de Marchiennes (ADN 10H 1190 à 10H 1233).

Sources Bibliographie

Platelle H., "Hamage", Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastique, 23, Paris, 1990, col. 199-200. Louis É., "Fouilles archéologiques sur le site du monastère mérovingien puis carolingien de Hamage (France, dép. du Nord)", in Handelingen der Maatschappij voor Geschiedenis en Oudheidkunde te Gent Ser. NR, Bd. 49 (1995) p. 45-70. Louis É., Hamage, abbaye mérovingienne et carolingienne, Douai (1996). Louis É., "Aux débuts du monachisme en Gaule du Nord : Les fouilles de l'abbaye mérovingienne et carolingienne de Hamage (Nord)", in Clovis, histoire et mémoire, t. 2 (1997), p. 842-868. Louis É., "Archéologie des bâtiments monastiques, VIIème-IXème siècles. Le cas de Hamage (France, Département du Nord)"; in Religion and Belief in Medieval Europe (1997), p. 55-63. Louis É., "Hamage (Nord) : espaces et bâtiments claustraux d'un monastère mérovingien et carolingien", in Pratique et sacré dans les espaces monastiques au Moyen Âge et à l'époque moderne (1998), p. 73-97. Louis É., Wandignies-Hamage, ancienne abbaye de Hamage, Villeneuve d'Ascq, 2002. Louis É., Blondiaux J., "L'abbaye mérovingienne et carolingienne de Hamage (Nord). Vie, mort et sépulture dans une communauté monastique féminine", in Inhumations de prestige ou prestige de l'inhumation ?, Caen (2009), p. 117-150. Louis É., "Deux sites mérovingiens à vitraux du Nord de la France", in Vitrail, verre et archéologie entre le Ve et le XIIe siècle (2010), p. 141-152. Gaillard M., Krönert K. et Mériaux C. (dirs.), La Vie de sainte Eusébie d’Hamage, traduction et commentaire, à paraître, Revue du Nord.

Conservation

Etat de conservation actuel : Chapelle de 1721, restaurée en 2002-2005, avec quelques parties anciennes. Des éléments de fondations de la nef (Etat 4) et les fondations des absides (Etats 1 et 2) sont accessibles).

Titulature actuelle

aucune (désacralisé depuis 1791)

Titulature historique

Sainte-Marie (Histoire-polyptique, §9).

Diocèse actuel

Lille

Diocèse historique

Arras (puis Cambrai en 1791)


Contexte d’implantation

Description

L’abbaye se situe le long de la rive droite de la Scarpe, affluent de l’Escaut, dans un paysage marécageux. Avant la canalisation de la rivière en 1835 (Dubois 1889, p. 17-18), celle ci suivait un cours méandreux qu’il est possible de restituer d’après les limites cadastrales parcellaires et communales qui ont « fossilisé » le tracé jusqu’à nos jours. En l’absence de sondages systématiques, il serait toutefois téméraire de garantir l’absolue stabilité du cours d’eau entre le Haut Moyen-Age et le début du XIXe s. De part et d’autre de la Scarpe, on remarque sur 25 km (de Douai à Saint-Amand), une série de petites éminences de taille variable, étroites et allongées (de 0,2 à 5 km de long sur quelques dizaines ou quelques centaines de m de largeur), culminant à 1 ou 2 m au dessus de la plaine voisine. Globalement, ces petits reliefs forment un cordon discontinu de part et d’autre de la rivière. Des études récentes (Fourrier, 1992) ont démontré que ces éminences correspondent à un système dunaire mis en place au Weichselien supérieur (ca 20000 – 12000). Depuis le Néolithique, ces cordons sableux surélevés ont focalisé l’occupation humaine (Louis, 2004, fig. 2). Les noyaux anciens (médiévaux) de tous les villages de la vallée sont tous perchés sur ces formations qui en commandent la morphologie. Jusqu’aux dessèchements systématiques du XIXe s., ces îlots fournissent également les seules terres cultivables, d’ailleurs peu fertiles, du secteur, le reste étant à usage de pâture, de marais ou de forêt. L’ancienne abbaye de Hamage est installée sur l’un de ces cordons sableux.

Structures antérieures

En dépit d’un abord apparemment répulsif, la basse vallée de la Scarpe est densément occupée depuis le Néolithique et tout particulièrement au second Age du Fer et à l’Epoque gallo-romaine, comme le montrent quelques fouilles récentes et les prospections de surface. La plus grande partie de ces occupations est implantée sur et en bordure des îlots sableux précédemment décrits. Le Haut Empire est caractérisé par la présences d’ateliers de tuiliers, de quelques grandes villae et surtout par de très nombreuses occupations rurales plus modestes, réparties tous les 500 à 700 m environ. plusieurs sont situées à moins de 500 m du futur site monastique. La Scarpe et ses petits affluents jouent sans aucun doute un important rôle de communication et de circulation des productions locales (notamment des tuiles). Aucune voie importante ne traverse la secteur. Après une importante vague d’abandon, le IVe s. de N.E. est encore représenté par plusieurs sites significatifs, dont l’un à 700 m à l’est du cloître et 2 autres un peu plus loin, à 2500 m environ vers l’ouest, sur les communes de Marchiennes et de Rieulay. Le Ve s. et la période mérovingienne sont, dans l’état actuel des connaissances, très mal connus dans le fond de vallée et divers indices archéobotaniques et historiques montrent qu’il se couvre alors d’un massif forestier presque continu. Au sens le plus étroit du terme, les fouilles ont montré que le site monastique s’installe au milieu du VIIe s. dans un site vierge, probablement abandonné par l’agriculture depuis 2 à 3 siècles.

Habitat contemporain

Autant que l’on puisse tenter une restitution d’après des sources tardives (Xe-XIIe s.)et notamment à partie des premières données concernant le réseau paroissial, le monastère de Hamage et celui de Marchiennes, situés à 1500 m l’un de l’autre, sont fondés au cœur du même domaine foncier, implanté sur les deux rives de la Scarpe et pouvant s’étendre sur environ 6300 hectares. Logiquement, le centre domanial de l’ensemble se situe à Marchiennes. Autant que l’on puisse la savoir faute de sources archéologiques concernant Marchiennes, la fondation et le développement des deux monastères sont à peu près contemporains, Hamage précédant sans doute Marchiennes de quelques années. Depuis 2006, une série d’opérations archéologiques a permis d’explorer partiellement un habitat rural des VIIIe-IXe s., situé le long d’un chemin et en bordure de la rivière, à l’est de l’abbaye. Avec une diversité particulière d’activités artisanales particulières (réduction du minerai de fer, verrerie, céramique, tabletterie), il s’agit clairement du petit vicus monastique associé à l’abbaye, avec ses paysans et ses dépendants. Cette petite agglomération est exactement synchrone avec le monastère ; elle apparaît et disparaît en même temps que lui.


Fonction

Bâtiment

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Description

L’église Sainte-Marie est construite par l’abbesse Gertrude à la fin du VIIe siècle. La fonction funéraire de l'église est bien attestée au VIIIe s. En revanche, au IXe s. les sépultures sont détruites, sauf une, celle de l'abbesse Gertrude. Les religieuses quittent l'établissement à la fin du IXe siècle, à la suite des invasions normandes. Au Xe s. l'église est entretenue par quelques chanoines installés dans ce qui est devenu un prieuré de l'abbaye de Marchiennes.


Informations générales

Description [[Image:{{{PlanGeneral}}}|thumb|right|border|135px|Évolution du plan]]

Période I et II (VIIe s.) Des premières périodes d’occupation du monastère, attribuables par le mobilier céramique au milieu et à la seconde moitié du VIIe s., la fouille a retrouvé les fossés d’enclos du claustrum sur trois côtés, ouest, sud et est, doublés par une palissade de bois. L’enclos mesure alors 40 m de largeur (nord-sud) pour une soixantaine de m de longueur (est-ouest). Les religieuses habitent de petites cellules arrondies ou quadrangulaires, sur poteaux ou sur solins de pierre, de 20 à 30 m2 de superficie. Aucune sépulture ni édifice de culte n’est attribuable à ces périodes. La fonction monastique de cette première implantation est assurée par la découverte de plusieurs graffitis sur des gobelets céramiques, portant des noms féminins.

Période III (VIIIe s.) Au VIIIe s., une église Sainte-Marie est bâtie à l’intérieur de l’enclos, le long de la face nord. La Vita Eusebiae attribue sa fondation, vers 679-703, à l’abbesse Gertrude II. Deux états de l’édifice ont été reconnus. Du premier état (Etat I), très lacunaire, ne subsistent que les fondations peu profondes de la façade occidentale ainsi que celles d’une abside. La longueur totale de l’édifice peut être estimée à 25 m. Six tombes en coffres de bois et trois sarcophages monolithes en calcaire tendre sont attribués à cet état. L’un de ces derniers, installé dans le chœur, porte un graffiti (plus tardif ?) ECCE G., qui pourrait indiquer la sépulture de la fondatrice. Un second l’édifice (Etat II) remplace assez vite la première église. Les fondations maçonnées sont traversées de forts poteaux de bois qui soutiennent les parties hautes de l’édifice. La construction, longue d’une vingtaine de mètres, est composée d’une nef rectangulaire suivie d’un chœur presque carré et d’une abside orientée flanquée d’une absidiole, au nord. Le sous-sol de la nef est occupé par plusieurs dizaines de sépultures. L’espace funéraire s’étend également sur les flancs ouest et sud de l’église. A côté de la nouvelle église Sainte-Marie, les petites cellules éparses sont remplacées par deux bâtiments communautaires successifs, en bois. Le second, mieux connu, est une construction à trois nefs de 11 x 19 m de côté qui regroupe une dizaine de petites pièces munies de foyer autour de deux ou trois grandes salles centrales. Un four domestique extérieur et des latrines lui sont associés. La datation de l’ensemble au VIIIe s. repose sur un mobilier abondant et sur trois monnaies.

Période IV (IXe s.) Une nouvelle église (Etat III) est édifiée avec un vaisseau rectangulaire de 8 m de largeur et d’une longueur de 23,5 m, comprenant un petit avant-corps et un chœur quadrangulaire. Cet ensemble massif est accosté d’une galerie, en façade et tout au long du côté sud. Lors de la construction, les sépultures antérieures sont nivelées ou détruites, à l’ exception du sarcophage attribué à Gertude, qui fait l’objet d’une mise en valeur particulière. A de rares exceptions près, la nouvelle église perd toute fonction funéraire. Pour la première fois, les bâtiments claustraux s’organisent selon un plan d’ensemble, autour d’une cour de cloître. Les trois ailes sont en bois, d’environ 7 m de largeur et une vingtaine de m de longueur. Une galerie sur poteaux de bois longe le mur de l’église. La datation du premier carré claustral et de la seconde église de Hamage est calée par la stratigraphie et par deux deniers et une obole de Louis-le-Pieux, «au temple» (822-840). Les bâtiments subissent un incendie général qu’il est tentant d’associer aux raids vikings des années 880-881 qui détruisent « tous les monastères de la Scarpe » (Annales Vedastini).

Période V (Xe-XIe s.) L’emplacement du cloître, vide de construction, est remis en culture. Un bâtiment sur poteaux plusieurs fois remanié et de nombreuses fosses connexes ont été fouillés à une vingtaine de mètres à l’est de l’église. Diverses considérations et l’étude du mobilier associé, attribuable aux Xe-XIe s., permettent d’y voir une exploitation rurale chargée de la mise en valeur agricole de l’ancien site monastique. En dépit de l’éloignement de la communauté, l’église Sainte-Marie bénéficie de soins attentifs (Etat IV). La nef principale reste inchangée, tout au moins au niveau des fondations. En revanche, les galeries carolingiennes disparaissent au sud et à l’ouest et un nouveau mur méridional est construit, un peu au nord du précédent, sans doute pour un collatéral. Une tour (clocher et/ou tribunes) est adossée à la façade occidentale, côté intérieur de la nef. Le chevet carolingien est percé pour installer une abside en fer à cheval. L’église est alors gérée par quelques chanoines (pauci canonici) cités par les Gesta Episcoporum Cameracensium (p. 461). Devant l’église, l’espace jadis occupé par la galerie occidentale carolingienne est colonisé par une trentaine de tombes. La multiplicité des sépultures et leurs recoupements suggèrent le long usage de cette petite nécropole, jusqu’au début du XIIe s.

HAMAGE, abbaye Sainte-Marie (Galerie d'images)|


Articulation en états

Etat I

Etat I
EmptyData.png Architecture

Plan

Plan longitudinal

Parties

L’Etat I est connu de manière très lacunaire, du fait principalement de sa reconstruction totale sur un plan très proche (Etat II). Il n’en subsiste que quelques éléments de fondations de ses extrémités occidentales et orientales, ainsi que quelques sépultures associées et quelques lambeaux de sol. Le plan général est semblable à celui de l’Etat II, avec une nef unique rectangulaire, un chœur plus ou moins carré et une abside saillante, légèrement outrepassée. La longueur totale de l’édifice est de 25,0 m. La nef rectangulaire a été reconnue à son extrémité occidentale, sous forme d’une fondation de 0,5 à 0,6m de large et de 0,2 à 0,4m de profondeur. Le départ du mur septentrional présente, au niveau supérieur de la fondation présente une lacune aux bords réguliers de 1m de longueur. On pourrait y voir l’arrachement d’un seuil. Le sol intérieur de circulation, en terre battue, est situé vers 18,05 m NGF environ. Il ne subsiste d’un chœur qu’un élément de sol en béton à tuileau de 3 à 4 m2, avec un niveau de circulation entre 18,25 et 18,30m NGF. L’abside saillante dessine un demi cercle légèrement (mais nettement) outrepassé, avec un diamètre (intérieur) de 3,50 m et une profondeur (intérieure) de 3,00 m. Le sol en mortier blanc se situe à 18,55 m NGF.

Matériaux et techniques de construction

Activité

construction ex nihilo

Maçonnerie

1 - matériaux de construction: Analogues pour les fondations de la façade occidentale et de l’abside, il sont constituées de blocs de grés landénien et de calcaire tournaisien de petite taille (0,15 à 0,30 m pour l’essentiel), irréguliers, très probablement récupérés dans des ruines antiques.

2 – liant : mortier de chaux, sableux, jaunâtre pauvre en chaux.

4 - blocage interne : Matériaux de petit modules (éclats), analogues comme le liant à ceux utilisé pour le reste de la construction.

5 - fondations : sans tranchée de fondation visible, directement coffrées dans le sédiment encaissant.

Sol

Conservé sous forme de témoins très limités : Cailloutis de craie damée dans la nef. Dans le chœur, épandage d’éclats de grés et de fragments de tegulae, localement organisés en pseudo-hérisson et noyé par un lit léger de béton de tuileau, mortier de chaux chargé en éclats de tegulae (u.s. 6121). Lit de mortier blanc dans l’abside, peut-être apprêt d’un pavement disparu.

Couverture

Aucun indice, voûtement très improbable compte tenu du peu d’épaisseur des fondations. EmptyData.png EmptyData.png

Installations liturgiques

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Sépultures

Emplacement

Dans la nef, 6 inhumations en coffre de bois, sur traverses, ont été recoupées par le mur de façade occidental de l’Etat II. Deux sarcophages monolithes de plan trapézoïdal, en calcaire tendre (turonien régional dit « pierre d’Avesnes-le-Sec ») appartiennent au même état. L’un a été bouleversé par des travaux postérieurs (2714), l’autre (2705) a été retrouvé intact, quoique sans couvercle, et vide de tout reste humain à l’exception d’une phalange dans le remblai. Une tombe particulière a été retrouvée dans le chœur (6067): un autre sarcophage de même type, monolithe et trapézoïdal (6067, 2,00 x 040 x 0,55 m ; hauteur 0,65 m à la tête, 0,45 m au pied) est associé au premier sol de tuileau, comme le montre les traces laissées sur les dalles de couvertures. Il a été ultérieurement (Etats IIet III) ouvert et refermé, puis rehaussé afin de rester visible, les dalles de couvertures affleurant les sols successifs. Il porte sur une dalle de couverture un graffiti ECCE G. Compte tenu de sa position très privilégiée (c’est l’unique sépulture du chœur), on pourrait interpréter cette inscription comme la marque d’identification et de signalement de la tombe de Gertrude, la fondatrice de l’église mentionné par la Vita Eusebiae. Le sarcophage contenait les restes d’un individu féminin âgé d’environ 36 ans (Identification J. Blondiaux selon la méthode du TCA), portant au niveau des épaules les restes d’un galon brodé d’or. EmptyData.png

Inscriptions

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Etat II

Etat II
EmptyData.png Architecture

Plan

Plan longitudinal

Parties

L’Etat II est relativement bien connu, du moins au niveau de ses fondations. Le plan général est sans doute assez similaire à celui de l’Etat I, avec une nef unique rectangulaire, un chœur plus ou moins carré et une abside saillante, légèrement outrepassée, flanquée d’une absidiole. La longueur totale de l’édifice est de 21,3 m, pour une largeur maximum de 7,9 m. Le mur d’enveloppe de la nef rectangulaire a été reconnu sur l’essentiel de son périmètre. Les fondation, large de 0,55 à 0,6 m, circonscrivent un espace intérieur de 6,8 x 11,0 m. Le niveau de circulation est situé à 18,50 m NGF environ. Un choeur quadrangulaire fait suite à la nef, d’une largeur un peu réduite par rapport à celle-ci. Les dimensions intérieures sont de 5,45 m (nord-sud) sur 5,0 m (est-ouest). Le niveau de circulation est en continuité avec celui de la nef, vers 18,50 m NGF environ. Abside saillante, de plan semi-circulaire légèrement outrepassé ‘intérieur) et en fer à cheval (extérieur), Le diamètre intérieur maximum est de 3,55 m; et la saillie intérieure de 2,95 m. La fondation, qui reprend en l’élargissant vers l’extérieur celle de l’Etat I, mesure 0,60 à 0,95 m de largeur environ. Le niveau de circulation est situé à 18,60 m NGF. Une annexe rectangulaire munie d’une abside orientée flanque le choeur, du côté nord. Seule une amorce de ce corps de bâtiment a pu être examinée. La partie rectangulaire, de dimensions inconnues, doit s’adapter en largeur, au diamètre de l’abside et, en longueur, à celle du chœur, soit peut-être de l’ordre de 5 x 4 m. L’absence d’une annexe symétrique, côté sud, est avérée.

Matériaux et techniques de construction

Activité

Reconstruction

Maçonnerie

Les fondations de l’Etat II présentent un aspect tout à fait particulier. A l’exception des absides, les maçonneries sont interrompues par des poteaux verticaux en bois, équarris (0,3 x0,3 m environ), qui traversent l’ensemble de la fondation. Ces poteaux, disparus, ont laissé des empreintes tout à fait nette dans le mortier qui les enveloppe. Ils ont été posés au début des travaux, avant la mise en place de la maçonnerie. Ils sont disposés aux angles du bâti et, de manière assez irrégulière, de 2,50 à 3,50 m, au long des murs.

Les matériaux de construction sont analogues à ceux utilisés pour l’Etat I, et il est probable qu’une bonne partie provienne du démontage du premier édifice. Il s’agit de blocs de grés landénien et de calcaire tournaisien de petite taille (0,15 à 0,30 m pour l’essentiel), irréguliers, très probablement récupérés dans des ruines antiques. Liant : mortier de chaux, sableux, jaunâtre pauvre en chaux. Blocage interne : Matériaux de petit modules (éclats), analogues comme le liant à ceux utilisé pour le reste de la construction. Fondations : sans tranchée de fondation visible, directement coffrées dans le sédiment encaissant.

Sol

Conservé sous forme de témoins très limités : Terre battue dans la nef et le choeur. Lit léger de béton de tuileau, mortier de chaux chargé en éclats de tegulae dans l’abside principale. Pas de témoin conservé pour l’annexe nord.

Couverture

Aucun indice, voûtement très improbable compte tenu du peu d’épaisseur des fondations.

Autres

Les remblais associé à l’Etat II ont fourni quelques fragments de verre plat colorés et grugés, de nombreux fragments de vitre, également grugés et plusieurs plombs à vitraux

Décor

enduit à la chaux (peint ou non), argile, etc. Divers remblais associés à l’état II ont livré des fragments d’enduit de mortier, de composition analogue à celui des maçonneries, à face extérieure soigneusement lissée portant parfois un fin film d’enduit rouge uniforme et pulvérulent (enduit de chaux coloré au tuileau finement broyé).

Installations liturgiques

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Délimitation

La disposition de 2 sépultures, exceptionnellement orientées nord-sud (2667 et 2690), laisse supposer l’existence d’une clôture de choeur, qui isolerait de tiers oriental de la nef et qui n’a pas laissé d’autre traces matérielles. EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png EmptyData.png

Sépultures

Emplacement

Dans la nef : La quasi-totalité de l’espace intérieur est occupé par les sépultures. Une trentaine d’inhumations, pour la plupart en coffres de bois, a été mis au jour dans la nef et, à l’extérieur du bâtiment, sur ses côtés sud et ouest. La plupart des sépultures a été utilisée pour plusieurs défunts successifs. Deux sarcophages monolithes trapézoïdaux en calcaire tendre (turonien régional dit « pierre d’Avesnes-le-Sec »). -Dans le chœur: en dépit d’une fouille partielle, il apparaît clairement que la partie orientale de la nef située à l’est de la clôture de chœur et que le choeur quadrangulaire proprement dit n’ont accueilli qu’un nombre très limité de sépultures privilégiées. Trois seulement ont été identifiées, dont deux sarcophages. Parmi ces dernier, le n° 6115 a livré quelques fils d’or. Il faut ajouter à cette petite série le sarcophage inscrit ECCE G. (6067), appartenant à l’Etat I, probablement toujours visible. - Dans l’annexe nord: au moins 1 sépulture. - à l’extérieur de l’édifice: une trentaine de sépultures, situées le long des côtés occidental et méridional de la nef, sont attribuables à l’Etat II, (un petit nombre pouvant éventuellement être associée à l’Etat I). Toutes sont des inhumations en coffre de bois, souvent utilisées à plusieurs reprises.

Dans la nef, 6 inhumations en coffre de bois, sur traverses, ont été recoupées par le mur de façade occidental de l’Etat II. Deux sarcophages monolithes de plan trapézoïdal, en calcaire tendre (turonien régional dit « pierre d’Avesnes-le-Sec ») appartiennent au même état.

Structure

Quelques rares sépultures ont livré un mobilier appartenant au vêtement des défunts : une agrafe de vêtement à double crochet, un ferret de lanière à motif en tresse, une petite boucle en bronze, quelques fils d’or (2 occurrences). La réutilisation quasi systématique des sépultures a amené la réalisation de réduction parfois soignées, « en fagots », déposées (rarement) dans des fosses particulières et plus souvent au pieds du dernier défunt, hors ou dans le coffre funéraire (Louis Blondiaux 2009). L’une des 3 seules sépultures du chœur, en coffre de bois (6071) contenait un défunt inhumé en décubitus ventral, en possible signe de pénitence.

Inscriptions

Description

Deux petits fragments d’une même inscription, en capitales mérovingiennes soignées, ont été retrouvés en réemploi dans les fondations de l’Etat III. Ils lui sont par conséquent antérieurs, L’état de fraîcheur de la gravure, sur un support en calcaire tendre turonien, et les traces de badigeon de chaux montrent que l’inscription était à l’abri des intempéries, à l’intérieur d’e l’église de l’Etat I ou plus vraisemblablement de l’Etat II. Trop fragmentaire pour être interprétable ; on lit cependant sur un des fragment les lettres XIA ou XTA qui font penser à une formule épigraphique funéraire de type vixit annos…


Etat III

Etat III
EmptyData.png Architecture

Plan

Plan longitudinal

Parties

L’Etat III a été globalement reconnu, du moins au niveau de ses fondations. Les reconstructions ultérieures, qui utiliseront longtemps la structure de la nef carolingienne, ont cependant fait disparaître la totalité des aménagements de surface. Le plan général est rectangulaire (27,90 x 13,95 m hors tout, soit exactement une proportion de 2/1) et se compose d’un vaisseau principal ( 23,55 x 9,05 m hors tout) composé d’un avant-corps, d’une nef et d’un chœur carré à chevet plat, enveloppé sur les côtés ouest et sud par une galerie large de 4,6 m environ. L’existence d’une annexe latérale nord est extrêmement probable, mais si son emplacement n’a pu être fouillé. Une galerie (ou portique ?) enveloppe de vaisseau principal en façade et sur son flanc sud. A l’ouest, la galerie mesure 3,3 m de largeur, elle est délimitée au nord et au sud par des murs situés dans le prolongement de ceux de la nef. Au sud, la galerie longe la totalité de l’édifice, du chevet à la galerie ouest incluse. Un léger hors d’équerre porte sa largeur intérieure de 3,70 m à l’ouest à 4,10 m, côté est. Un mur de refend faisant partie de la construction originale la répartit en deux espaces inégaux de 8,10 m de longueur (intérieure) à l’ouest et 17,20 m à l’est. Dans une phase ultérieure (Etat III, phase 2), un second refend est établit à 2,30 m à l’ouest du premier, soit pour délimiter un petit espace supplémentaire, soit pour déplacer le refend originel. Les sols de circulation se situent entre 18,25 et 18,45 m NGF. A l’entrée de la nef, une fondation imposante analogue à celle du mur d’enveloppe de la nef délimite un espace étroit de 2,60 m (est-ouest), formant un avant-corps d’interprétation incertaine (westwerk ?, tribune ?, vestibule ?). La nef est rectangulaire, avec des dimensions intérieures de 10,9 x 7,40 m (3/2). Le niveau de circulation s’établit à 18,65 m NGF. Le choeur est d’un format presque carré, avec une largeur de 7,40 m, une profondeur (est-ouest) de 6,70 m et un niveau de circulation à 18,80 m NGF. Côté nord, l’existence d’une annexe latérale située hors de la zone de fouille est assurée par la présence de deux renforts d’angles. Cette annexe mesurerait 6,70 de longueur intérieure (est-ouest) et serait située à cheval sur la nef et sur le choeur du vaisseau principal. Une galerie sur poteaux de bois longe l’édifice et fait partie du cloître.

Matériaux et techniques de construction

Activité

Reconstruction

Maçonnerie

Le vaisseau principal (avant-corps et chevet inclus) est construit sur des fondations uniformes. Sur un radier de craie pilée épais de quelques centimètres, une épaisse maçonnerie (1m de largeur) est faite de blocs irrégulier, parfois de très grosse taille, noyés dans un mortier de tuileau versé par banches successives, sur 1,0 m de hauteur. Les matériaux utilisés sont des plus divers : grés landéniens, calcaire tournaisien, blocs de craies, tegulae. Des lambeaux d’élévations en subsistés en 4 points, de chaque côté de la nef et sur les deux murs latéraux du chevet. Une maçonnerie de 0,6 à 0,7m de largeur est montée en petits moellons régulièrement assisés, provenant de ruines antiques et liés au même mortier. Sur le point le mieux conservé, une arase régulière de tegulae couronne les trois premières assises de moellons. Deux renforts d’angle ont été observés, formés de blocs calcaires coquillier de moyen appareil d’origine extra-régionale (Perthois ? type « pierre de Savonnières » ?). Plusieurs autres blocs de même origine figurent en réemploi dans les maçonneries des édifices plus récents. La galerie latérale est fondée plus simplement sur un radier de craie pilée de 0,80 m de largeur en moyenne. On peut présumer que l’élévation en petits moellons reposait directement sur cette base. Le refend de la phase 2 est très peu fondé. Il repose sur deux assises de petits moellons liés à la terre, l’assise inférieure formant une semelle d’ 1,30 m de largeur, dimension réduite à 0,80 m pour l’assise supérieure.

Sol

Conservé sous forme de témoins très limités : Lit léger de béton de tuileau, dans la nef et le chœur, recharges en fin cailloutis de craie dans les affaissements laissés par les sépultures de l’Etat II. Cailloutis de craie damée pour la galerie latérale. EmptyData.png

Autres

L’édifice de l’Etat III subi un important incendie dont il reste quelques rares témoins dans des affaissements de remblais de tombes. Des gouttelettes de verre et de plomb fondus indiquent la présence de verrières. EmptyData.png

Installations liturgiques

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Sépultures

Emplacement

L’église Sainte-Marie dans son Etat III n’a que très peu de vocation funéraire. Il faut croire que la communauté monastique est a nouveau inhumée dans l’église Saint-Pierre, en dehors du cloître. Aucune nouvelle sépulture n’est par ailleurs installée autour de l’église.Quelques inhumations en coffre sont attribuables à l’Etat III, 3 dans l’avant-corps, une dans la galerie occidentale, deux autres dans la galerie méridionale, côté est. En revanche, les ossements provenant de sépultures détruites ou ouvertes lors de la construction sont concentrés dans plusieurs ossuaires tandis que tous les sarcophages de l’Etat II, à l’exception de la tombe privilégiée 6067, sont systématiquement détruits. Les quelques inhumations attribuables à l’Etat III peuvent être par conséquent considérées comme « privilégiées ».

Structure

à l’intérieur de l’édifice Le sarcophage 6067, avec l’inscription ECCE G. se trouve désormais dans l’angle sud-est de la nef. Durant l’Etat III, il fait l’objet d’une manipulation toute particulière. Il est extrait de sa fosse d’origine, surélevé d’une cinquantaine de cm et posé sans doute sur des traverses de bois reposant au sud sur le niveau d’arasement du mur mérovingien. Les dalles de couverture sont démontées et remises en place (dans le mauvais sens). L’inhumé(e), toujours maintenue par son linceul, est laissé(e) en place. Comme le montrent les données altimétriques, le but de cette manoeuvre est vraisemblablement de maintenir le couvercle au niveau du sol et de laisser visible une tombe vénérée. Bizarrement, le vide correspondant au logement primitif de la cuve ne fut que peu et très mal colmaté, causant l’effondrement et le basculement ultérieur de la cuve. La vénération dont fait l’objet cette sépulture est également illustrée par l’installation à ses côté de la seule tombe carolingienne de la nef dont le coffre de bois, est placé juste au contact du sarcophage, le long de son flanc nord. Ce coffre est d’ailleurs utilisé à deux reprises, comme le montre l’existence d’une réduction latérale. Une seule sépulture (5575), dont l’installation semble contemporaine du chantier de construction, a livré une fibule ansée symétrique en bronze, retrouvée au niveau des épaules.

Inscriptions

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Etat IV

Etat IV
EmptyData.png Architecture

Plan

Plan longitudinal

Parties

L’Etat IV a été globalement reconnu, au niveau de ses fondations. Le vaisseau principal de l’Etat III est maintenu, avant-corps et choeur inclus, mais sans les murs de refend séparant ces différentes parties. Le chœur, peut-être voûté, est muni d’une abside saillante en fer à cheval. Un petit clocher porche est adossé au revers de la façade occidentale, côté intérieur. La galerie méridionale et l’annexe nord sont reconstruits. L’ensemble mesure, hors tout, 28,4 x 15 m. La nef réutilise, au moins au niveau des fondations, seules subsistantes, le mur d’enveloppe du bâtiment de l’Etat III, avant-corps et chœur inclus. Elle est rectangulaire, avec des dimensions intérieures de 7,40 m x 13,30 m, clocher inclus (voir plus loin). Les niveaux de circulation ont disparu. Un collatéral (ou une galerie ?) est installé côté sud, de la façade occidentale à l’entrée du chœur. La fondation, large d’environ 1,0 m, délimite un espace intérieur de 14,50 m environ de longueur pour 2,50 m de largeur. Le choeur quadrangulaire reprend celui de l’Etat III, avec un important doublage interne des murs latéraux, ce qui en réduit la largeur à 5,40 m. Le mur de doublage méridional se termine côté nef par un épaississement en forme de base de pilier. Par symétrie, on restituera un dispositif identique côté nord, l’ensemble correspondant sans doute aux piédroits d’un arc triomphal. Le chevet plat de l’Etat III est percé pour installer une abside saillante en fer à cheval. Les fondations sont larges (1,0 à 1,20 m) et peu profondes. Les dimensions intérieures s’établissent à 3,60 m de diamètre et 4,20 m de profondeur. L’abside est nettement décalée par rapport au choeur et à la nef. En revanche, elle est globalement centrée par rapport à l’ensemble formé par le choeur et le collatéral sud et située vis à vis du clocher et de sa probable tribune. Côté nord, vis à vis de la liaison nef/chœur, l’ouverture donnant sur l’annexe de l’Etat III est murée par le mur de doublage du chœur et par une étroite maçonnerie de 0,40 m de large à l’extrémité de la nef. La faiblesse de cette fondation évoque plus un seuil ou une cloison qu’un véritable mur de condamnation. On doit donc envisager l’existence de l’annexe à cette période. Au revers de la façade occidentale de l’édifice, côté intérieur, une puissante fondation en L, large d’1,00 m et profonde d’autant (ce qui est exceptionnel sur le site) s’appuie sur l’angle sud-ouest de l’église de l’Etat III. L’ensemble, qui délimite un quadrilatère de 4,10 m de longueur (nord-sud) pour 3,10 m de largeur (est-ouest), est centré par rapport au nouvel édifice (nef et collatéral sud). Plutôt qu’une simple tribune, pour laquelle on imaginerait plutôt une fondation continue traversant l’édifice du nord au sud, il s’agit plutôt de la souche d’un clocher dont la tour est enveloppée par les extrémités occidentale de la nef et des collatéraux, selon un dispositif bien attesté dans la région (Saint-Amé de Douai) et dans la région mosane. Cette fonction n’exclut évidemment pas l’existence d’une tribune ouvrant à l’étage vers la nef, vis à vis de l’abside orientale. Les bâtiments claustraux associés à l’Etat III ont totalement disparu. L’espace est rendu à la culture (traces de sillons).

Matériaux et techniques de construction

Activité

Reconstruction

Maçonnerie

matériaux de construction : moellons de récupération et blocs informes de petites dimensions. liant : terre (dans les fondations, seules conservées). blocage interne : blocs informes de petite taille (grès, calcaire tournaisien. sans tranchée de fondation visible, directement coffrées dans le sédiment encaissant.

Sol

Pas de témoin conservé pour cet état.

Couverture

Le doublage des murs latéraux du chœur, aboutissant à une maçonnerie d’une épaisseur totale de plus de 1,6 m, suggère la mise en place d’un voûtement du chœur et de l’abside. EmptyData.png EmptyData.png

Installations liturgiques

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Sépultures

Emplacement

Aucune sépulture attribuable à l’Etat IV n’a été identifiée à l’intérieur de l’édifice. En revanche, au pied de la façade occidentale, une quarantaine de tombes est installée dans le périmètre du portique carolingien disparu (Etat III). Les nombreux recoupements suggèrent à la fois une absence de marquage durable au sol et l’intensité de la «compétition» pour l’accès à un espace particulier et restreint. L’étude anthropologique montre la présence de nombreux nouveaux nés et très jeunes enfants (13) et une répartition à peu près équitable des adultes entre les deux sexes (12 hommes et 14 femmes).

Structure

Aucun mobilier n’est associé aux sépultures.

Inscriptions

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Objets dispersés non rattachables à l'architecture de l'église

Liste des objets

La maçonnerie du chevet de l’Etat V (vers 1133) a fourni un grand bloc de calcaire exogène, probablement de la haute Meuse (« pierre de Savonnières » (xx x xx cm) portant, très érodé, un décor de croisillon en méplat. Le matériau utilisé semble ce bloc rattacher à l’Etat III, le seul où ce type de calcaire soit mis en œuvre. Entre autres fonctions possibles, on peut envisager pour cette plaque une utilisation dans un chancel ou un devant d’autel.


Considérations critiques sur les états et sur la chronologie

Chronologie

Etat I: Il n’existe pas de datation archéologique absolue et directe pour cet édifice. Le dossier est le suivant : - La première église a recoupé des vestiges de la Période II (notamment les fondations d’une cellule monastique au niveau du chœur), datée par le mobilier céramique du milieu et de la seconde moitié du 7e s. - L’Etat II est quant à lui associé stratigraphiquement à la Période III, abondamment documentée par le mobilier céramique, métallique et numismatique et située au 8e s. - L’Etat I de l’église est bien postérieur à la fondation du monastère, que des données indirectes contenues dans la Vita Rictrudis situe à la fin de la première moitié du 7e s. - Selon la Vita Eusebiae la dédicace de l’église Sainte-Marie construite par l’abbesse Gertrude se serait faite en présence d’ Atha (ou Hatta), abbé de Saint-Vaast d’Arras et de Saint-Pierre de Gand, personnage connu vers 679-703. Tous ces éléments convergent pour situer la date de construction de l’Etat I vers la fin du 7e ou les débuts du 8e s.

Etat II: Il n’existe pas de datation archéologique absolue et directe pour cet édifice. Le dossier est le suivant : - Le mobilier des tombes de l’Etat II, assez peu caractéristique, fournit une fourchette chronologique large : de la seconde moitié du 7e à la fin du 9e s . - La graphie de l’inscription est antérieure à la réforme carolingienne. - L’Etat II est associé clairement par la stratigraphie à la Période III, abondamment documentée quant à elle par le mobilier céramique, métallique et numismatique et située au 8e s. - L’Etat II est évidemment antérieur à l’Etat III de l’église, datée notamment par la numismatique de la première moitié du 9e s. Tous ces éléments convergent pour situer la date de construction et l’usage (notamment funéraire) de l’Etat II dans le courant du 8e s., avec un débord possible au début du siècle suivant. Etat III: Il n’existe pas de datation archéologique absolue et directe pour cet édifice. Le dossier est le suivant : - L’état III de l’église est stratigraphiquement postérieur à la Période III du cloître, datée du 8e s.par le mobilier céramique, métallique et numismatique. - La tombe 5575, contemporaine ou immédiatement de la construction du mur de galerie contenait une fibule ansée symétrique analogue à plusieurs autres provenant de diverses structures de la Période III (8e s.) La défunte était âgée de 49 ans (datation TCA J. Blondiaux). - L’Etat III est stratigraphiquement associé à la Période IV, daté par 3 monnaies de Louis le Pieux. - L’Etat III est stratigraphiquement antérieur à la Période V, ont la durée s’étale sur plus de 2 siècles, mais dont le mobilier céramique le plus ancien est attribué au 10e s. - L’Etat III s’achève par un incendie de l’église et du cloître et surtout par la disparition définitive des bâtiments monastiques. Destruction et départ de la communauté peuvent être mis en relation avec les raids vikings des années 880-883, dont on sait qu’ils ont concerné « tous les monastères de la Scarpe » (Annales Vedastini). Ces éléments convergent pour situer la date de mise en place de l’Etat III à la fin du 8e ou au début du 9e s., avec une durée d’usage occupant tout le 9e s. Etat IV:La datation de l’État IV est assez floue. Le comblement de l’arrachement d’un bloc issu des superstructures du refend occidental de la nef carolingienne, opération préalable à l’édification de la tour, a fourni un tesson et un petit objet en os associé à l’activité textile (tricotin), attribuables aux 10e ou 11e s. La fin de la période est en revanche bien marquée par le passage à l’État V correspondant à la construction d’un prieuré bénédiction sur le site vers 1133.

Interprétation

Deux éléments majeurs sont à signaler concernant l’Etat III, : - La reconstruction complète du monastère, église et cloître, avec pour la première fois un cloître à galerie de type « classique » qu’il est tentant d’associer aux réformes initiées par le concile et les capitulaires d’Aix en 816-817. - l’abandon de la fonction funéraire de l’église, conjointement à la destruction systématiques des sépultures antérieures, que l’on peut là encore associer à un mouvement de réforme ecclésiastique connu par ailleurs (Treffort 1998 )



Informations sur la publication

Date août 2, 2013
Auteur Mgaillard Fiche personnelle
Statut de la fiche 2. En cours de saisie
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