« CHALON-SUR-SAÔNE, église Saint-Laurent » : différence entre les versions
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|maconnerie=Les parements du mur étaient construits en moellons irréguliers et grossièrement épannelés. Ils étaient posés en assises horizontales et liés au mortier de chaux. Des pierres irrégulières posées alternativement de champ, un ''opus spicatum'', ou en lits horizontaux et liées avec un mortier hétérogène, formaient le blocage intérieur du mur. | |maconnerie=Les parements du mur étaient construits en moellons irréguliers et grossièrement épannelés. Ils étaient posés en assises horizontales et liés au mortier de chaux. Des pierres irrégulières, posées alternativement de champ, un ''opus spicatum'', ou en lits horizontaux et liées avec un mortier hétérogène, formaient le blocage intérieur du mur. | ||
Le mur était, au fond, sur une couche de cailloux posés à sec où venait ensuite une semelle possédant les mêmes caractéristiques techniques que le mur en élévation. La semelle était plus débordante au | Le mur était, au fond, sur une couche de cailloux posés à sec, où venait ensuite une semelle possédant les mêmes caractéristiques techniques que le mur en élévation. La semelle était plus débordante au sud qu’au nord, où l’extrémité ouest du parement du mur était construit à l’aplomb de la semelle. Cette dernière s’écartait vers l’est. | ||
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Sans autre argument archéologique, l’archéologue a proposé de dater la construction, par la présence du roi Gontran (mort à Chalon en 592), d’une première église. On rappellera que des tombes datées du | Sans autre argument archéologique, l’archéologue a proposé de dater la construction, par la présence du roi Gontran (mort à Chalon en 592), d’une première église. On rappellera que des tombes datées du Bas-Empire et du haut Moyen Âge avaient été trouvées à proximité de l’église, au-dessus d’un horizon antique (A. Caillat, 1956). | ||
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État III : IXe siècle | État III : IXe siècle | ||
Ce dernier état, établi par la chronologie relative, correspond à une reconstruction importante de l’église avec une abside inscrite dans un chevet plat telle qu’on la rencontre dans des constructions carolingiennes. Cette église pourrait correspondre à celle citée dans certaines sources en particulier lors de la venue à Chalon d’un concile en 873. | Ce dernier état, établi par la chronologie relative, correspond à une reconstruction importante de l’église avec une abside inscrite dans un chevet plat, telle qu’on la rencontre dans des constructions carolingiennes. Cette église pourrait correspondre à celle citée dans certaines sources, en particulier lors de la venue à Chalon d’un concile en 873. | ||
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Version du 10 juin 2012 à 09:08
Données
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Adresse/Lieu-dit | 52 rue de Strasbourg |
Toponyme | |
Propriétaire | Propriété privée |
Protection de l'édifice | |
Références cartographiques | |
Numéro parcellaire sur le Cadastre actuel | |
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Sources historiques et identification
Sources archéologiques
Monthel G., 1989, Rapport de sondages dans une cave et découverte de structures de l’église Saint-Laurent, Dijon, SRA Bourgogne.
Sources Bibliographie
Besnard P., 1922, Les origines et les premiers siècles de l’Église chalonnaise, p. 78.
Gras P., 1938-1943, « Les fortifications et la topographie ancienne de Chalon », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, 29-30, p. 88.
Beaujard B., 1986, « Province ecclésiastique de Lyon », in Topographie chrétienne des cites de la Gaule des origines au milieu du VIIIe siècle, t. 4, Paris, p. 73.
Rebourg A., 1994, Carte archéologique de la Gaule, Saône-et-Loire 71/3, Paris, p. 151.
Conservation
Les structures de l’église et des sépultures ont été découvertes dans la cave d’une propriété privée.
Titulature historique
Saint-Laurent
Diocèse actuel
Autun, Chalon et Mâcon
Diocèse historique
Chalon-sur-Saône
Contexte d’implantation
Description
L’église Saint-Laurent était située dans une île de la Saône qui portera son nom.
Habitat contemporain
Des tombes, datées du Bas-Empire et du haut Moyen Âge, ont été retrouvées à proximité de l’église, au-dessus d’un horizon antique (céramique sigillée, figurine de Minerve en Bronze). Dans une autre rue, une dizaine de sarcophages en grès ont été repérés.
Fonction
Bâtiment
<tag property="Fonction[batiment]" value="Église">Église</tag>
Informations générales
Description | [[Image:{{{PlanGeneral}}}|thumb|right|border|135px|Évolution du plan]]
En 1989, des fouilles dans une cave de la rue de Strasbourg ont permis de repérer le chevet de l’église avec ses différents états. |
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Articulation en états
Etat I
Etat I | |
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Architecture | |
PartiesL’abside possédait un développement semi-circulaire d’environ 5 m de large. | |
Matériaux et techniques de construction | |
MaçonnerieLe mur de l’abside était fondé sur un hérisson constitué de pierres posées selon une oblique régulière sans liant. Le parement extérieur, visible sur une hauteur d’environ 0,40 m, « monté en aplomb du hérisson, à joints pleins, était constitué de moellons de différentes tailles, grossièrement épannelés et parementés ». | |
Installations liturgiques | |
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Sépultures | |
EmplacementUne sépulture correspondant à cet état se trouvait dans l’axe de l’abside. Une autre sépulture positionnée à côté de la première, côté nord, n’a gardé aucun élément structurant. StructureLes limites de la fosse étaient bien marquées. Des dalles, disposées verticalement, renforçaient la paroi nord-est. | |
Inscriptions | |
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Etat II
Etat II | |
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Architecture | |
PartiesUne maçonnerie a été plaquée contre le parement extérieur de l’abside. Orienté est-ouest et de faible hauteur conservée (0,40 m), il a été interprété par l’archéologue comme la limite d’un enclos funéraire. On peut toutefois se demander si ce mur, qui mesurait 0,95 m de largeur, ne constituait pas les vestiges d’un contrefort appuyé postérieurement à l’abside. | |
Matériaux et techniques de construction | |
MaçonnerieLes parements du mur étaient construits en moellons irréguliers et grossièrement épannelés. Ils étaient posés en assises horizontales et liés au mortier de chaux. Des pierres irrégulières, posées alternativement de champ, un opus spicatum, ou en lits horizontaux et liées avec un mortier hétérogène, formaient le blocage intérieur du mur. Le mur était, au fond, sur une couche de cailloux posés à sec, où venait ensuite une semelle possédant les mêmes caractéristiques techniques que le mur en élévation. La semelle était plus débordante au sud qu’au nord, où l’extrémité ouest du parement du mur était construit à l’aplomb de la semelle. Cette dernière s’écartait vers l’est. | |
Installations liturgiques | |
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Sépultures | |
EmplacementTrois sépultures suivaient l’orientation est-ouest de la maçonnerie retrouvée dans l’axe de l’église à l’est de l’abside. L’une était contre celui-ci, côté sud. La troisième sépulture était positionnée exactement dans l’axe de l’abside du premier état. StructureDes dalles étaient placées verticalement à hauteur de l’épaule droite de l’individu pour la première sépulture. Trois dalles limitaient, au sud-ouest, la deuxième sépulture et une quatrième dalle était placée horizontalement au-dessus du pubis. La troisième sépulture possédait deux dalles disposées verticalement, de part et d’autre du corps à la hauteur des épaules. Des traces de chaux blanche marquaient la paroi sud, à l’est et dans l’axe de la dalle sud pour cette même sépulture. | |
Inscriptions | |
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Etat III
Etat III | |
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Architecture | |
PartiesL’abside possédait un rayon de 3 m environ et était inscrite dans un massif à plan rectangulaire de 8 m de large et 6 m de profondeur. | |
Matériaux et techniques de construction | |
MaçonnerieLe parement était composé de blocs irréguliers posés en assises horizontales et liés par un mortier de chaux de « mauvaise qualité ». Des pierres de petite taille, posées sur champ pour la plupart, étaient noyées dans un mortier identique au précédent et formaient le blocage interne du mur. | |
Installations liturgiques | |
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Sépultures | |
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Inscriptions | |
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Considérations critiques sur les états et sur la chronologie
Chronologie
État I : Ve-VIe siècles
Sans autre argument archéologique, l’archéologue a proposé de dater la construction, par la présence du roi Gontran (mort à Chalon en 592), d’une première église. On rappellera que des tombes datées du Bas-Empire et du haut Moyen Âge avaient été trouvées à proximité de l’église, au-dessus d’un horizon antique (A. Caillat, 1956).
État II : VIIe siècle
Le contrefort ou le mur d’enclos proposé par l’archéologue pourrait limiter certaines sépultures appartenant au VIIe siècle. Elles seraient dans ce cas à mettre en relation avec l’inhumation de l’évêque Gratus, inhumé dans l’église au cours de ce siècle.
État III : IXe siècle
Ce dernier état, établi par la chronologie relative, correspond à une reconstruction importante de l’église avec une abside inscrite dans un chevet plat, telle qu’on la rencontre dans des constructions carolingiennes. Cette église pourrait correspondre à celle citée dans certaines sources, en particulier lors de la venue à Chalon d’un concile en 873.
Informations sur la publication
Date | juin 20, 2011 |
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Auteur | Csapin Fiche personnelle |
Statut de la fiche | 3. En cours de relecture |
Qualité de la fiche | {{#paper_quality:0. Moyen}} |