NEVERS, cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte et baptistère

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Données

Topographie

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Pays FRANCE
Région Bourgogne
Département Nièvre
Commune Nevers
Insee 58194
Adresse/Lieu-dit Rue de l'Abbé Boutilier
Toponyme
Propriétaire Etat
Protection de l'édifice Cl. MH
Références cartographiques
Numéro parcellaire sur le Cadastre actuel
Latitude 46.98678
Longitude 3.15726
Altitude


Sources historiques et identification

Sources d'archives

Archives nationales : série F 19/4566 et 4576, 19/6220, 19/7779 à 7784 et 19/1439 à 1480. Archives départementales : séries non triées : T (4 liasses), O et Q ; série G : 1.G.14/2.G.264, 276 et 277.

Sources Bibliographie

« Chroniques et mélanges pour l’année 1904 », Bulletin de la Société Nivernaise, 3ème série, X, 20, 1905, p. 537.

BONNET C., OUDET B., PICARD J.-C., SAPIN C. (dir.), 1995, La cathédrale de Nevers : du baptistère paléochrétien au chevet roman, Paris.

LOUIS R., 1949, p. 310 ; 1950a, p. 175, 1950b, p. 153-180 ; 1950c, p. 46-59.

ID., 1954, « La deuxième campagne de fouilles du baptistère de Nevers », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1950-1951, p. 46 à 59.

ID., 1950, « Le baptistère de la cathédrale de Nevers du VIe au XIIe siècle, (fouilles de 1947 et de 1949-1950) », Bulletin monumental, CVIII, p. 154-156, 170.

MOUFFLET Abbé R., 1951, « Le baptistère mérovingien, puis carolingien de la cathédrale de Nevers (Nièvre), Note complémentaire sur les fouilles de 1950-1951 », Revue Archéologique de l’Est et du Centre-est, 2, p. 122-125.

PALET J.-A., ****, "Cathédrale de Nevers, Fouilles du 22 novembre 1963 au 8 novembre 1966, Archives Palet", Bulletin de la Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts, p. ****.

SAPIN C., 1991, « Nevers », BSR Bourgogne 12, p. ****.

ID., 1995, « Le baptistère de Nevers, témoin d'un groupe épiscopal », Bulletin de la Société Nivernais des Lettres, Sciences et Arts, 44, p. 17-33.

ID., 1996, « L’implantation religieuse et son développement à Nevers, 2- le baptistère », 30 ans d'archéologie dans la Nièvre : expositions avril-novembre 1996, Conservation départementale des musées de la Nièvre, Nevers, p. 138 à 139.

STERN H. et BLANCHARD-LEMEE, 1975, Nevers (Nièvre), Recueil général des mosaïques de la Gaule, Paris, n° 23, p. 142-144.

VIEILLARD-TROIEKOUROFF, 1965, L’architecture en France au temps de Charlemagne, le Baptistère de Nevers, Düsseldorf, p. 359.

Références à la documentation graphique et photographique

Pour les dessins : Service cantonal d’archéologie de Genève, CNRS et l’association Burgondie de Dijon. Pour les photographies anciennes : Archives de la Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts : Archives J.-A. Palet et carnets de fouilles de Moufflet. Archives de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine de Paris : Dossier de travaux n°1 807/929, plans et photographies.


Titulature historique

Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

Diocèse actuel

Nevers

Diocèse historique

Nevers


Contexte d’implantation

Description

La cathédrale de Nevers domine la Loire, la partie gothique recouvre entre autre le baptistère accessible par un escalier intérieur dans une chapelle du bas-côté nord (accès limité pour les visites).

Structures antérieures

Deux constructions ont été observées datant du Bas-Empire. La première à l’ouest se situe au pied de la cuve du baptistère avec conservés des fragments de sols en terrazzo, établis sur un radier de pierres moyennes et des petits cubes de blocs de calcaire concassés liés à la fondation à l’aide d’un mortier friable. Le second bâtiment a été découvert sous l’abside méridionale. Seul un angle a été conservé composé de dalles de calcaire irrégulières et de fragments de pierres plus petits comprenant des morceaux de tegula. Du mobilier composé de céramique a été trouvé dans les couches de préparation du baptistère avec une monnaie du troisième quart du IVe siècle. Les fondations du premier baptistère ont été bâties sur l’arasement de ce premier bâtiment en milieu urbain, intra muros.

Habitat contemporain

La construction de la cathédrale gothique et ses fondations ont malheureusement détruit une partie des maçonneries anciennes.


Fonction

Description

Episcopale, baptismale


Informations générales

Description [[Image:{{{PlanGeneral}}}|thumb|right|border|135px|Évolution du plan]]

Le baptistère a connu trois états. Son plan est unique en France. Il est constitué d’une série de huit absidioles semi-circulaire et niches rectangulaires en saillie sur l’extérieur. L’ensemble débouche sur un déambulatoire pourvu d’une couronne intérieure de huit colonnes. La présence du déambulatoire le rapproche d'autres baptistères épiscopaux. Il est le seul à comporter une abside polygonale. A l’origine, l’espace central a été construit sur des bases plus anciennes. Autour de la fosse centrale, un drainage est creusé en étoile avec d’énormes dalles de remploi servant de couverture et de sol pour la circulation autour de la cuve. Une canalisation est prévue pour relier le puisard. Ces installations sont peu courantes. Les six canaux relevés servaient pour l’assainissement du sol et à créer un volume de réserve d’eau. La cuve était de forme octogonale, l’accès se faisait à l’aide d’un escalier passant au dessus d’un muret. Autour de cette cuve centrale un déambulatoire donnait accès à huit absides, l’une pentagonale et les autres alternativement semi-circulaires et rectangulaires. Le constructeur semble avoir eu quelques hésitations dans la réalisation de ce plan ce qui est encore plus visible dans le deuxième état. Les portes occidentales et méridionales ont été situées de part la conservation des seuils et des montants monolithes. Des fragments importants du décor ornemental ont été trouvés, indiquant la présence d’une ou plusieurs mosaïques. Les observations archéologiques du deuxième état ont permis de déterminer la circulation dans le baptistère de Nevers. Ainsi, dans l’abside est, un autel devait s’élever et les officiants circuler d’est en ouest. Les fidèles accédaient à la cuve par les côtés nord et sud bien que ce dernier ait été encombré par le puisard. Ils se tenaient donc dans le déambulatoire tandis que des barrières leur interdisaient l’accès aux autres parties du baptistère. Le socle de la cuve plus large a servi certainement de base aux colonnes d’un ciborium. L’ambon est maintenu mais le baptême se fait selon les nouvelles structures par immersion partielle. Le décor semble dépourvu de cube de mosaïque dans cette reprise du baptistère. Le troisième état du baptistère correspond à l’apparition d’inhumations et la présence de sarcophages aux abords du baptistère. Les changements se situent essentiellement dans le réaménagement de l’entrée qui doit correspondre à celles des deux autres édifices appartenant au groupe épiscopal et devant posséder un narthex commun.

NEVERS, cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte et baptistère (Galerie d'images)


Articulation en états

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Plan Inconnu
Plan image (ressource)
Différentes parties constitutives et annexes La cathédrale contemporaine de l'état 1 du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles.


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Plan Inconnu
Plan image (ressource)
Différentes parties constitutives et annexes La cathédrale contemporaine de l'état 2 du baptistère n'a pas laissé de traces matérielles.


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Plan Nef à trois vaisseaux et abside unique (basilicale)
Plan image (ressource)
Différentes parties constitutives et annexes Seule la façade occidentale a été reconnue avec l'amorce de la 1e travée de la nef à trois vaisseaux.


Matériaux et techniques de construction

Activite
Maçonnerie Les murs du baptistère sont en pierres enrobées par de la terre noires chargée d’humus et des déblais des niveaux antérieurs. Les murs ont été construits sur des assises de pierres sèches utilisées pour consolider le sous-sol. La rotonde est construite sur un puissant chaînage de gros blocs grossièrement parés visible également dans les fondations des colonnes vers les absides. Dans le mur de l’abside sud, les parties les plus anciennes sont apparentes et montre un mur constitué de moellons réguliers dormant un appareil cubique. Ces pierres de parement de petite taille sont allongées et taillées en pointe. C’est très certainement un remploi romain.

Les canaux reposent sur une assise inférieure du radier précédent tout en étant bordés par d’autres assises du même fondement. Les pierres sont liées au mortier débordant dur le radier voisin. Le bloc évidé de pierre situé au centre de la dalle servant de support à la piscine a conservé contre lui une masse arrondie d’un mortier de tuileau très fin portant la trace d’une canalisation en bois.

Sol Les espaces intérieurs du baptistère ont été partiellement recouverts par un premier pavage constitué de dalles de réemploi.

Les canalisations étaient recouvertes de dalles usées par le passage.

Couverture L’ensemble du baptistère devait être voûté. La rotonde centrale devait supporter une coupole.

Pour le couvrement il existe plusieurs hypothèses faut-il les mettre, en précisant que ce sont des hypothèses ?

Autres Deux bases de colonnes ont été trouvées en place sur le pourtour à l’est.

Deux ouvertures, l’une à l’ouest et l’autre au sud ont été identifiée grâce aux seuils encore visible et aux montant monolithes. Une troisième porte devait exister au nord. Les portes avaient une embrasure de 1,40m de large. Autour de la cuve, le sol est plus bas que celui des seuils des portes. Il fallait emprunter trois marches pour accéder à la cuve, peut-être deux à l’entrée et un entre les entrecolonnements. Le radier du sol est visible couvert d’une couche de mortier fortement dégradé.

Décor Les parois intérieures de la cuve baptismale étaient recouvertes de dalles de marbre.

Des cubes de mosaïques ont été découverts en assez grand nombre, plusieurs kilos dans les remblais. Lors des fouilles de 1950, des tesselles « de verre noir doublé d’une feuille d’or sur l’une de leurs faces » ont été trouvées, d’autres avaient été identifiées comme des déchets et enfin des morceaux d’enduits épais à deux couches rose et blanc portaient des traces des cubes de mosaïque. Faut-il donner toute la description de 1950 seul témoignage existant de ces tesselles ? Lors des fouilles de 1989-1991, des tesselles de verre variées ont été découvertes dans l’abside orientale ainsi que des morceaux de mortiers de supports retrouvés eux dans l’abside méridionale, dans le bouchage de la porte sud. Dans l’abside à pans coupés, ont été découvertes des strates de gros fragments de mortier blanc, « fait de chaux presque pure » dans lesquels étaient fixés des cubes de verre doré, bleu, rouge ou vert. Des rangées d’au moins trois tesselles forment des lignes courbes. Dans le mortier, des traces de pigments ont été observées laissant voir une alternance de noirs et de rouges. Sur un mortier associé, un négatif de bois pourrait attester de l’installation de l’ensemble sur un support pariétal. Pour les couleurs, on a dénombré 122 cubes de trois variétés de bleu, 193 cubes de sept variétés de verre vert, de 21 cubes à pâte rouge et de 446 cubes blancs ou à couleur difficilement identifiable dont le plus grand nombre possède de la feuille d’or. Au moins cette abside avait reçu un décor de mosaïque sur sa voûte et sur ses murs peut-être accompagné de peintures murales.


Matériaux et techniques de construction

Activite
Maçonnerie Les grandes dalles marquant l’entrecolonnement du baptistère sont supportées par des maçonneries incluant des tegulae de remploi. Des blocs provenant d’un mur antique sont utilisés dans les murs extérieurs.

L’épaisseur des murs du baptistère est un peu plus importante et leur parement est constitué de blocs rectangulaires relativement réguliers. Pour les angles, des blocs antiques ont été réutilisés et posé en harpe. Sur le remplissage des canaux, une épaisse couche de mortier à tuileau, finement lissé, est posée. La nouvelle cuve est englobée dans une masse de mortier hydraulique rose formant un large socle polygonal au bord arrondi. Dans ce mortier des fragments de plaques de marbres ont été ainsi maintenues. Elles forment une marche octogonale autour de la partie supérieure de la piscine.

Sol
Couverture
Autres
Décor


Matériaux et techniques de construction

Activite
Maçonnerie
Sol
Couverture
Autres Dans l’abside occidentale un escalier est venu s’intégrer allant jusqu’à la rotonde. Une diminution des marches en largeur permettant un accès facilité au déambulatoire. Le baptistère est à nouveau semi-hypogée. Près de la porte méridionale, il devait exister également une volée de marches. Ces nouveaux travaux étaient liés à une reprise de l’ensemble du groupe épiscopal. Les trois monuments étaient reliés par une sorte de vestibule ou narthex voûté.
Décor


Sépultures

Etat 1
Emplacement Un fragment de sarcophage blanc lg. 0,60m et h. 0,15m avec un décor de têtes juvéniles, trois de profil et une de face encadrée dans les plis d’une draperie retombant de chaque côté du visage date IIe siècle à garder ?

La présence de sépultures aux abords du baptistère et autour des deux églises voisines est à relier avec le troisième état du baptistère. Deux sarcophages de la fin du VIe ou du VIIe siècle ont été découverts. Des séries de tombes se sont superposées en fonction de l’évolution architecturale des bâtiments du groupe épiscopal. Le seuil du baptistère va être ainsi surélevé suite à aux inhumations venus s’établir tout autour. Il en est de même pour la porte principale de la cathédrale. Elles étaient composées de coffres maçonnés et de cercueil de bois. Contre la façade occidentale du baptistère, au sud de l’entrée principale, l’un des coffres peut être daté des environs de l’an mil.

Structure Deux sarcophages sont de type trapézoïdal, aux parois assez étroites.

Le coffre situé contre la façade occidental du baptistère est assez étroit et comporte une alvéole céphaloïde grossièrement aménagé et couverte de dalles.

Usage pour certains proviennent-ils d’une nécropole située en périphérie de la ville ?
Mobilier
Rituel
Défunt


Objets dispersés non rattachables à l'architecture de l'église

Liste des objets

Les chapiteaux conservés dans l’entrée sont-ils à mentionner dans ce chapitre de part leur provenance et leur exécution de la première moitié du XIe siècle ? Plusieurs chapiteaux et autres fragments sculptés sont présentés à l’entrée du baptistère. Leur provenance n’est pas certaine, ils ont été découverts lors des fouilles de 1950 sans mention de localisation. Un fragment à entrelacs est réalisé en calcaire (h. 0,11m sur l. 0,15 m et une ép. De 0,03 à 0,03m. L’entrelacs est un croisement de deux tiges évoquant un décor végétal de type roman. Les quatre chapiteaux présentés proviennent tous d’angle probablement de baies et dont la partie inférieure cherche à s’adapter sur des supports très étroits. Leur vocabulaire décoratif fait référence à d’autres exemples de la première moitié du XIe siècle. Le premier chapiteau en calcaire a été travaillé sur un fut de colonne retaillé. Il doit provenir d’un ébrasement de baie. Les traces de taille à la broche sont caractéristiques du XIe siècle. Il mesure 0.21m de haut, 0,14m de large en haut et 0,11m en bas. Son décor est réparti sur deux faces comportant chacune sur trois rangs, des extrémités de feuilles lisses à arêtes vives placées en quinconce. Un deuxième chapiteau en calcaire provient également d’un ébrasement. Il possède une hauteur de 0,22m sur une largeur de 12x0,12m. Sur les deux faces sculptées de la corbeille se présentent des extrémités de tiges florales formant des enroulements ou volutes indifféremment opposés. Il est à rapprocher des chapiteaux provenant de la crypte de Flavigny et d’Agliate en Italie. Le troisième chapiteau, toujours en calcaire est taillé dans un fragment de colonne réutilisée possédant une hauteur de 0,195m sur 0,11m de large. Il est assez abîmé, mais l’on peut distinguer l’association du motif des extrémités de feuilles en bas de la corbeille et des volutes sur tiges du précédent chapiteau. Le quatrième chapiteau, en calcaire, est un chapiteau d’ébrasement de baie d’une hauteur de 0,225m sur une largeur de 0,13 et 0,15m en haut et 0,10m en bas. Sur ses faces sculptées, chacun comporte une palmette simplifiée dont les deux folioles basses se rejoignent à l’angle.


Considérations critiques sur les états et sur la chronologie

Interprétation

Le premier baptistère remonte selon les analyses des maçonneries, le caractère des structures et le mobilier trouvé au Ve siècle ou au début du VIe siècle. Un remaniement complet a été opéré au VI siècle ou au VIIe siècle. Le dernier état correspond à l’an mil avec l’apparition autour d’une occupation funéraire. Il y a les observations archéologiques pour la datation mais aussi celles de Jean-Charles faut-il les présenter ici ?



Informations sur la publication

Date 1970/01/01
Auteur Pchevalier Fiche personnelle
Statut de la fiche
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