HAMAGE, abbaye Sainte-Marie

De CARE (FR)
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Données

Topographie

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Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département FrDept59
Commune Wandignies-Hamage
Insee 59637
Adresse/Lieu-dit 4, rue de la Faïencerie
Toponyme
Propriétaire association ARKEOS
Protection de l'édifice sans
Références cartographiques cartes 25.000e 2606O
Numéro parcellaire sur le Cadastre actuel section A01 pa 1619
Latitude 50° 24’02.65’’N
Longitude 3°18’01.59’’E
Altitude 18m


Sources historiques et identification

Sources epigraphiques

- Mention de sainte Eusébie : fin du 9e s. addition au sacramentaire d’Hildoard, ms 164 Cambrai (Mériaux p. 194 et n. 115). - Graffiti sur sarcophage et fragment mentionné en Etat 2

Sources indirectes

- diplôme de Charles le Chauve (877, TESSIER, 1952, II, 435) - Vita Rictrudis d’Hucbald de Saint-Amand (907), AA SS, Maii III, p. 81-89, - Vita Eusebiae (entre 952 et 1011), AA SS, Martii II, p. 447-450, - Miracula B. Rictrudis, AA SS Maii III, p. 89-154, - Miracula S Eusebiae rédigés peu après 1133, AA SS, Martii III, p. 453-456 - Histoire-polyptique de l’abbaye de Marchiennes, rédigées vers 1116-1121 (Ed. Delmaire, 1985). On peut y ajouter les mentions indirectes des Annales Bertiniani, éd. Waitz (G.), MGH SS. rer. Germ. 5, Hannovre, 1883, p. 134. et des Annales Vedastini, éd. Von Simpson (B.), MGH SS. rer. Germ. 12, Hannovre, 1909, p. 49.

Sources archéologiques

Sondages 1990, Fouilles programmées du cloître et de l’église, 1991-2001. Rapports d’opérations : (conservés au SRA à la Communauté d’Agglomération du Douaisis, direction de l’archéologie préventive). Auteur : Etienne Louis, organisme de rattachement : ville de Douai (1991-2005), Communauté d’Agglomération du Douaisis (depuis 2005).

Sondages 1990 : Louis (E.), « Wandignies-Hamage, le prieuré de Hamage, site 225 », in : Demolon P. dir., Opérations archéologiques du Service archéologique du musée de Douai, 1990, Douai, 1990, p. 83-97 (dactyl.). Campagne 1991 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), ancienne abbaye de Hamage, site 225/91, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1991 (30 p., dactyl.). Campagne 1992 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), fouille programmée de l’ancienne abbaye de Hamage, site 225/92, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1992 (38 p., dactyl.). Campagne 1993-1994 : Louis E., Wandignies-Hamage (Nord), ancienne abbaye de Hamage, site 225/94, fouille programmée pluriannuelle, rapport intermédiaire (seconde année), Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1994 (15 p., dactyl.). Campagne 1995 : Louis E., Wandignies-Hamage (Dépt. du Nord), Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, rapport de l’autorisation triannuelle 1993-1995, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1995 (74p., dactyl.). Campagne 1996 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Rapport intermédiaire de l’autorisation de fouille programmée bisannuelle n° 96/045, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1996 (43 p., dactyl.). Campagne 1997 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Document final de synthèse de l’autorisation de fouille programmée bisannuelle n° 96/045, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1998, 4 volumes (83 et 269 p., dactyl.). Campagne 1998 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Document final de synthèse de l’autorisation de fouille programmée 1996-1998, compléments 1998, Arrêtés n° 96/045 et 98/081, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1998, (114 p, dactyl.). Campagne 1999 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 1999, (44 p., dactyl.). Campagne 2000 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Second rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 2000 (40 p., dactyl.). Campagne 2001 : Louis E., Hamage, fouilles programmées de l’ancienne abbaye, Wandignies-Hamage, site 5963701 (Dépt. Du Nord), Troisième rapport intérimaire de l’autorisation de fouille programmée pluriannuelle 1999-2001. Arrêté n° 99/070, Service archéologique du musée de Douai, Douai, 2001 (52 p., dactyl.).

Sources d'archives

aucune pour la période; les archives concernant le prieuré bénédictin médiéval et moderne se trouvent dans le fonds de l’abbaye de Marchiennes (ADN 10H 1190 à 10H 1233).


Conservation

Etat de conservation actuel: Chapelle de 1721, restaurée en 2002-2005, avec quelques parties anciennes. Des éléments de fondations de la nef (Etat 4) et les fondations des absides (Etats 1 et 2) sont accessibles).

Titulature actuelle

aucune (désacralisé depuis 1791)

Titulature historique

Sainte-Marie (Histoire-polyptique, §9).

Diocèse actuel

Lille

Diocèse historique

Arras (puis Cambrai en 1791)


Contexte d’implantation

Description

L’abbaye se situe le long de la rive droite de la Scarpe, affluent de l’Escaut, dans un paysage marécageux. Avant la canalisation de la rivière en 1835 (Dubois 1889, p. 17-18), celle ci suivait un cours méandreux qu’il est possible de restituer d’après les limites cadastrales parcellaires et communales qui ont « fossilisé » le tracé jusqu’à nos jours. En l’absence de sondages systématiques, il serait toutefois téméraire de garantir l’absolue stabilité du cours d’eau entre le Haut Moyen-Age et le début du XIXe s. De part et d’autre de la Scarpe, on remarque sur 25 km (de Douai à Saint-Amand), une série de petites éminences de taille variable, étroites et allongées (de 0,2 à 5 km de long sur quelques dizaines ou quelques centaines de m de largeur), culminant à 1 ou 2 m au dessus de la plaine voisine. Globalement, ces petits reliefs forment un cordon discontinu de part et d’autre de la rivière. Des études récentes (Fourrier, 1992) ont démontré que ces éminences correspondent à un système dunaire mis en place au Weichselien supérieur (ca 20000 – 12000). Depuis le Néolithique, ces cordons sableux surélevés ont focalisé l’occupation humaine (Louis, 2004, fig. 2). Les noyaux anciens (médiévaux) de tous les villages de la vallée sont tous perchés sur ces formations qui en commandent la morphologie. Jusqu’aux dessèchements systématiques du XIXe s., ces îlots fournissent également les seules terres cultivables, d’ailleurs peu fertiles, du secteur, le reste étant à usage de pâture, de marais ou de forêt. L’ancienne abbaye de Hamage est installée sur l’un de ces cordons sableux.

Structures antérieures

En dépit d’un abord apparemment répulsif, la basse vallée de la Scarpe est densément occupée depuis le Néolithique et tout particulièrement au second Age du Fer et à l’Epoque gallo-romaine, comme le montrent quelques fouilles récentes et les prospections de surface. La plus grande partie de ces occupations est implantée sur et en bordure des îlots sableux précédemment décrits. Le Haut Empire est caractérisé par la présences d’ateliers de tuiliers, de quelques grandes villae et surtout par de très nombreuses occupations rurales plus modestes, réparties tous les 500 à 700 m environ. plusieurs sont situées à moins de 500 m du futur site monastique. La Scarpe et ses petits affluents jouent sans aucun doute un important rôle de communication et de circulation des productions locales (notamment des tuiles). Aucune voie importante ne traverse la secteur. Après une importante vague d’abandon, le 4e s. de N.E. est encore représenté par plusieurs sites significatifs, dont l’un à 700 m à l’est du cloître et 2 autres un peu plus loin, à 2500 m environ vers l’ouest, sur les communes de Marchiennes et de Rieulay. Le 5e et la période mérovingienne sont, dans l’état actuel des connaissances, très mal connus dans le fond de vallée et divers indices archéobotaniques et historiques montrent que ’il se couvre alors d’un massif forestier presque continu. Au sens le plus étroit du terme, les fouilles ont montré que le site monastique s’installe au milieu du 7e s. dans un site vierge, probablement abandonné par l’agriculture depuis 2 à 3 siècles.

Habitat contemporain

Autant que l’on puisse tenter une restitution d’après des sources tardives (10e-12e s.)et notamment à partie des premières données concernant le réseau paroissial, le monastère de Hamage et celui de Marchiennes, situés à 1500 m l’un de l’autre, sont fondés au cœur du même domaine foncier, implanté sur les deux rives de la Scarpe et pouvant s’étendre sur environ 6300 hectares. Logiquement, le centre domanial de l’ensemble se situe à Marchiennes. Autant que l’on puisse la savoir faute de sources archéologiques concernant Marchiennes, la fondation et le développement des deux monastères sont à peu près contemporains, Hamage précédant sans doute Marchiennes de quelques années. Depuis 2006, une série d’opérations archéologiques a permis d’explorer partiellement un habitat rural des 8e-9e s. situé le long d’un chemin et en bordure de la rivière, à l’est de l’abbaye. Avec une diversité particulière d’activités artisanales particulières (réduction du minerai de fer, verrerie, céramique, tabletterie), il s’agit clairement du petit vicus monastique associé à l’abbaye, avec ses paysans et ses dépendants. Cette petite agglomération est exactement synchrone avec le monastère ; elle apparaît et disparaît en même temps que lui.


Fonction

Bâtiment

église monastique

Description

- L’Etat I de l’église est bien postérieur à la fondation du monastère, que des données indirectes contenues dans la Vita Rictrudis situe à la fin de la première moitié du 7e s. - Selon la Vita Eusebiae la dédicace de l’église Sainte-Marie construite par l’abbesse Gertrude se serait faite en présence d’ Atha (ou Hatta), abbé de Saint-Vaast d’Arras et de Saint-Pierre de Gand, personnage connu vers 679-703.

Tous ces éléments convergent pour situer la date de construction de l’Etat I vers la fin du 7e ou les débuts du 8e s. La fonction funéraire de l'église est bien attestée au 8e s. En revanche, au 9e s. les sépultures sont détruites, sauf une, celle de l'abbesse Gertrude. Les religieuses quittent l'établissement à la fin du 9e siècle, suite aux invasions normandes. Au 10e s. l'église est entretenue par quelques chanoines installés dans ce qui est devenu un prieuré de l'abbaye de Marchiennes.


Informations générales

Description [[Image:{{{PlanGeneral}}}|thumb|right|border|135px|Évolution du plan]]

Périodes I et II (7e s.) Des premières périodes d’occupation du monastère, attribuables par le mobilier céramique au milieu et à la seconde moitié du 7e s., la fouille a retrouvé les fossés d’enclos du claustrum sur trois côtés, ouest, sud et est, doublés par une palissade de bois. L’enclos mesure alors 40 m de largeur (nord-sud) pour une soixantaine de m de longueur (est-ouest). Les religieuses habitent de petites cellules arrondies ou quadrangulaires, sur poteaux ou sur solins de pierre, de 20 à 30 m2 de superficie. Aucune sépulture ni édifice de culte n’est attribuable à ces périodes. La fonction monastique de cette première implantation est assurée par la découverte de plusieurs graffitis sur des gobelets céramiques, portant des noms féminins.

Période III (8e s.) Au 8e s., une église Sainte-Marie est bâtie à l’intérieur de l’enclos, le long de la face nord. La Vita Eusebiae attribue sa fondation, vers 679 - 703, à l’abbesse Gertrude II. Deux états de l’édifice ont été reconnus. Du premier état (Etat I), très lacunaire, ne subsistent que les fondations peu profondes de la façade occidentale ainsi que celles d’une abside. La longueur totale de l’édifice peut être estimée à 25 m. Six tombes en coffres de bois et trois sarcophages monolithes en calcaire tendre sont attribués à cet état. L’un de ces dernier, installé dans le chœur, porte un graffiti (plus tardif ?) ECCE G., qui pourrait indiquer la sépulture de la fondatrice. Un second l’édifice (Etat II) remplace assez vite la première église. Les fondations maçonnées sont traversées de forts poteaux de bois qui soutiennent les parties hautes de l’édifice. La construction, longue d’une vingtaine de mètres, est composée d’une nef rectangulaire suivie d’un chœur presque carré et d’une abside orientée flanquée d’une absidiole, au nord. Le sous-sol de la nef est occupé par plusieurs dizaines de sépultures. L’espace funéraire s’étend également sur les flancs ouest et sud de l’église. A côté de la nouvelle église Sainte-Marie, les petites cellules éparses sont remplacées par deux bâtiments communautaires successifs, en bois. Le second, mieux connu, est une construction à trois nefs de 11 x 19 m de côté qui regroupe une dizaine de petites pièces munies de foyer autour de deux ou trois grandes salles centrales. Un four domestique extérieur et des latrines lui sont associés. La datation de l’ensemble au 8e s. repose sur un mobilier abondant et sur trois monnaies.

Période IV (9e s.) Une nouvelle église (Etat III) est édifiée avec un vaisseau rectangulaire de 8 m de largeur et d’une longueur de 23,5 m, comprenant un petit avant-corps et un chœur quadrangulaire. Cet ensemble massif est accosté d’une galerie, en façade et tout au long du côté sud. Lors de la construction, les sépultures antérieures sont nivelées ou détruites, à l’ exception du sarcophage attribué à Gertude, qui fait l’objet d’une mise en valeur particulière. A de rares exceptions près, la nouvelle église perd toute fonction funéraire. Pour la première fois, les bâtiments claustraux s’organisent selon un plan d’ensemble, autour d’une cour de cloître. Les trois ailes sont en bois, d’environ 7 m de largeur et une vingtaine de m de longueur. Une galerie sur poteaux de bois longe le mur de l’église. La datation du premier carré claustral et de la seconde église de Hamage est calée par la stratigraphie et par deux deniers et une obole de Louis-le-Pieux, «au temple» (822-840). Les bâtiments subissent un incendie général qu’il est tentant d’associer aux raids vikings des années 880-881 qui détruisent « tous les monastères de la Scarpe » (Annales Vedastini).

Période V (10e – 11e s.) L’emplacement du cloître, vide de construction, est remis en culture. Un bâtiment sur poteaux plusieurs fois remanié et de nombreuses fosses connexes ont été fouillés à une vingtaine de mètres à l’est de l’église. Diverses considérations et l’étude du mobilier associé, attribuable aux 10e-11e s., permettent d’y voir une exploitation rurale chargée de la mise en valeur agricole de l’ancien site monastique. En dépit de l’éloignement de la communauté, l’église Sainte-Marie bénéficie de soins attentifs (Etat IV). La nef principale reste inchangée, tout au moins au niveau des fondations. En revanche, les galeries carolingiennes disparaissent au sud et à l’ouest et un nouveau mur méridional est construit, un peu au nord du précédent, sans doute pour un collatéral. Une tour (clocher et/ou tribunes) est adossée à la façade occidentale, côté intérieur de la nef. Le chevet carolingien est percé pour installer une abside en fer à cheval. L’église est alors gérée par quelques chanoines (pauci canonici) cités par les Gesta Episcoporum Cameracensium (p. 461). Devant l’église, l’espace jadis occupé par la galerie occidentale carolingienne est colonisé par une trentaine de tombes. La multiplicité des sépultures et leurs recoupements suggèrent le long usage de cette petite nécropole, jusqu’au début du XIIe s.

HAMAGE, abbaye Sainte-Marie (Galerie d'images)|


Articulation en états

Considérations critiques sur les états et sur la chronologie

Informations sur la publication

Date juillet 25, 2013
Auteur Mgaillard Fiche personnelle
Statut de la fiche 2. En cours de saisie
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